Pierre Boisserie : « Robin me suit depuis si longtemps »

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Débutée aux éditions 12bis, la trilogie « Robin des Bois » se conclut par une superbe intégrale chez Glénat. Son scénariste Pierre Boisserie offre une version très personnelle de ce héros emblématique.


Est-ce davantage de plaisir de travailler sur un héros qui a sans doute bercé votre enfance ?
Pierre Boisserie. Oui ! Et c’est un héros qui m’a suivi depuis si longtemps sous toutes ses formes que j’ai l’impression de le connaître aussi bien que mes propres héros.



Pourquoi Robin des bois, et pas Zorro ou Tarzan ? Qu’est-ce qui vous séduit dans ce personnage ?
P.B. Tout d’abord, je pense que légalement Zorro ou Tarzan ne sont pas exploitables sans un achat de droits. À part ça, Zorro n’a jamais été trop ma came. Tarzan, si. Mais Robin est, dans mon imaginaire, bien au-dessus de tous. Avec les héros de Dumas et le panthéon grec que j’espère un jour pouvoir travailler.



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Votre Robin des bois est très différent des versions les plus connues, celles de Disney, de Michael Curtiz avec Errol Flynn ou plus récemment Ridley Scott. C’est de proposer une nouvelle variation autour de ce personnage qui vous excitait ?
P.B. 
Bien sûr. Sinon, quel intérêt de reproposer encore et encore le même récit que les lecteurs connaissent par cœur. J’ai utilisé les figures incontournables de la légende, mais en les intégrant de façon nouvelle dans la globalité de mon récit.

Aviez-vous des références parmi les dizaines d’œuvres déjà centrées sur ce personnage ?
P.B. 
J’ai repris l’ensemble de la littérature traitant du personnage : les romans de Walter Scott et Dumas (une mauvaise traduction d’un mauvais feuilleton anglais), les livres pour enfants, les poèmes et légendes de l’époque, les films, les séries télé, ainsi que les recherches historiques sur la possible réelle existence du personnage et de ses acolytes.

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Est-ce que les origines de Robin Loxley et de ses acolytes avaient déjà été racontées ?
P.B. 
En fait, il n’y a pas un récit fondateur du mythe. Ce ne sont que des bribes d’histoires appartenant à divers personnages réels ou fictionnels. C’est à partir de ça que j’ai fait ma propre cuisine.



Ça rend votre histoire plus complexe, plus adulte. C’est indispensable quand on raconte une histoire aujourd’hui ?
P.B.
Je ne sais pas si c’est une question de modernité. C’est comme cela que j’aime raconter mes histoires avec des personnages ayant de l’épaisseur, des racines, une histoire, une famille.



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Après avoir publié deux tomes en 2009 et 2010, vous concluez cette histoire avec une intégrale qui comprend le troisième tome jusqu’alors inédit…
P.B. 
Les éditions 12bis, qui ont publié les deux premiers tomes, ont été placées en redressement judiciaire au moment de publier le tome 3 qui était pourtant terminé. L’éditeur qui a repris la série chez Glénat a préféré publier directement les trois tomes en intégrale.

Propos recueillis par Emmanuel Lafrogne

(sur Twitter)

« Robin des bois » par Héloret et Pierre Boisserie. Glénat. 39 euros.

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