Jérôme Lereculey: « Inspiré par Tolkien »

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Pour dessiner les deux très bons premiers tomes de « Wollodrïn », Jérôme Lereculey s’est principalement inspiré des univers créés par Tolkien. Ses planches, et notamment ses scènes de batailles, sont magnifiques et transportent le lecteur au cœur d’un territoire hostile et violent.

Deux personnages de Wollodrïn sont issus de l’album « 7 voleurs » et cette aventure aurait très bien pu s’intégrer dans la collection « 7 ». Est-ce le travail sur « 7 voleurs » qui vous a donné envie d’écrire Wollodrïn ?
Jérôme Lereculey. wollodrin1.jpgEffectivement, l’expérience de « 7 voleurs » s’est très bien passée, et nous avions envie d’explorer plus avant cet univers que nous avions ébauché. Wollodrïn commence à la manière d’un « 7 » parce qu’à la base, David pensait l’intégrer dans la deuxième saison de « 7 » Finalement et pour mon grand plaisir, il a changé d’avis pour en faire un diptyque.

Cette histoire aurait très bien pu se dérouler au Far-West avec des Indiens dans le rôle des orcs. Pourquoi de l’héroïc fantasy ?

J.L. Personnellement, je suis plus attiré par le médiéval fantastique que par le Far-West. Au niveau du dessin, ça me fait beaucoup plus fantasmer. Après, que nos orcs fassent penser aux Indiens n’est pas le fruit du hasard. Ça fait une vingtaine d’années que j’ai cette idée en tête et je suis ravi de la voir enfin concrétisée.

Depuis l’adaptation cinéma du « Seigneur des anneaux », tout le monde connaît Tolkien. Mais, vous, avez-vous d’autres références ?

J.L. J’avoue qu’au niveau fantasy, non. Je me contente de Bilbo le hobbit et du Seigneur des anneaux. David a une plus grande culture que moi à ce sujet.

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Que pensez-vous des nombreuses séries d’héroïc fantasy qui ont envahi les étagères des libraires BD ces dernières années ?

J.L. Je pense que ça fait 25 ans que la fantasy est à la mode, ce n’est donc pas une nouveauté ! À part ça, je n’en lis pas beaucoup …


Comme souvent dans l’héroïc fantasy, il s’agit d’une quête menée par un groupe hétérogène. Il est difficile d’échapper aux codes du genre ?

J.L. Sur ce premier diptyque, nous partons d’une base assez classique que nous faisons évoluer d’une façon que nous espérons surprenante. Par la suite, David s’éloignera des codes pour offrir encore plus de surprises !

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Est-ce qu’il existe aussi des codes graphiques à respecter ? Par exemple, quand on dessine un orc, on doit forcément respecter quelques règles ?

J.L. Au niveau graphique, je tiens à retranscrire un univers d’inspiration principalement tolkienienne. Tout en essayant d’apporter quelques détails personnels, je tiens compte des livres et également du travail de tous les illustres illustrateurs qui se sont penchés sur la question avant moi. Pour les orcs, je m’entraîne depuis très longtemps à les mettre au point. C’est un de mes sujets de prédilection, avec les chevaux et les dragons.

Vos cases sont très détaillées au niveau du décor, des arrières plans. Qu’est-ce qui vous plait dans ce degré de finition ?

J.L. Mon but est d’avoir le dessin le plus juste et le plus précis tout en ayant le trait le plus vivant possible. Ça veut dire que j’ai encore une belle marge de progression pour les 100 ans à venir. C’est cool, je ne m’ennuierai jamais !



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Ce diptyque offre beaucoup de scènes de combat. C’était plutôt une bonne ou une mauvaise nouvelle pour vous ? Qu’est-ce que vous recherchez en priorité quand vous commencez à dessiner une bataille ?

J.L. David me connait très bien, et sait à quel point j’aime dessiner les combats. Il fait donc en sorte de me faire plaisir. C’est du sur-mesure en quelque sorte. Quand je dessine une bataille, c’est son dynamisme qui m’importe. J’essaye d’en rendre compte par les grandes directions données et l’enchaînement des cases, ainsi que l’impression de foule et de cohue.


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Ce premier diptyque repose sur le mystère qui entoure le passé de chaque personnage. Comment allez-vous rebondir dans les prochains diptyques ? Est-ce que l’on va suivre les mêmes personnages ?

J.L. L’idée est que les diptyques seront indépendants les uns des autres, mais que l’on pourra y croiser des personnages connus, suivre telle équipe dans celui-ci et telle autre dans celui-là, donc d’instaurer une narration éclatée à l’échelle de la série.

Propos recueillis par Emmanuel LAFROGNE

« Wollodrïn » par Jérôme Lereculey et David Chauvel. Delcourt. 13,95 euros.

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