WASHITA – Tome 1

Un valeureux guerrier cherokee est envoyé en mission par sa tribu: comprendre pourquoi les daims sont atteints d’une mystérieuse maladie. Un graphisme original pour une histoire qui l’est un peu moins.

Depuis quelques temps, les daims que ramènent les chasseurs indiens portent des marques noires. Et l’étrange maladie semble se répandre, inquiétant la tribu Cherokee qui imagine que les esprits sont en colère contre elle. Valeureux guerrier, Equani est envoyé vers l’Ouest par le Chef pour trouver la racine du mal. Mais son rival Asgina ne compte pas lui laisser l’occasion de recevoir tous les honneurs.

L’univers des Amérindiens n’est pas une terre inconnue pour la scénariste Séverine Gauthier, auteure d’une thèse sur les problèmes de souveraineté des nations amérindiennes aux Etats-Unis. Ici, l’histoire se base sur un des grands mythes amérindiens, celui de « la maladie envoyée aux hommes par les tribus animales dans le but de se venger ». Graphiquement, Thomas Labourot (« Les Geeks », « Team Galaxie »…) use d’un trait particulier aux personnages à la musculature improbable et aux visages taillés à la serpe qui évoquent l’art Haïda des totems. Originales par cet aspect, les planches pêchent toutefois par une certaine confusion: les personnages se ressemblent beaucoup et distinguer un indien avec des plumes sur la tête d’un autre indien avec des plumes sur la tête n’est pas forcément évident. Lorsqu’on finit par comprendre que le gentil a les sourcils fins et que le méchant les a bien épais, c’est certes plus facile…

Pour le reste, « Washita » est agréable à lire grâce à un découpage dynamique proche du manga mais il ne faut pas s’attendre à un scénario à l’originalité folle, du moins dans ce premier tome (la série devrait en compter cinq). D’ailleurs, la trame de départ, les scènes du dieu cervidé qui apparaît à Equani et du daim rendu fou furieux par la maladie, tout cela rappelle immanquablement « Princesse Mononoké » de Miyazaki…

Dargaud

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