VENUS H. – Tome 1. Anja

Peu d’hommes résistent à la beauté d’Anja de l’agence de call-girls Vénus H. Pas même les plus intègres comme le jeune juge qu’on lui demande de compromettre. Une histoire un peu convenue mais que l’on ne regrette pas d’avoir lue.

Le tandem Dufaux-Renaud ferait-il des infidélités à la sulfureuse Jessica Blandy, son héroïne fétiche dont il raconte les aventures depuis 1987? Avec leur nouvelle série, les deux auteurs dresseront en tout cas dans chaque album le portrait d’une employée de Vénus H., un réseau de call-girls de luxe dirigé par une certaine « Mademoiselle ». C’est Anja, jeune femme blonde superbe et cultivée, qui ouvre le bal avec une mission importante: séduire et compromettre Jacques Audry, un jeune haut magistrat incorruptible et zélé qui enquête sur une affaire louche.

Anja ou Jessica Blandy, physiquement il n’y pas grande différence il est vrai. La même blondeur, la même plastique parfaite et le même caractère bien trempé. Le même défaut aussi, cette froideur qui empêche le lecteur de réellement apprivoiser l’héroïne. Mais avec « Vénus H. », les auteurs ont délaissé l’univers américain pour le milieu mondain et « jet-setteur » parisien où tout respire le luxe, des galeries d’art aux grands restaurants… jusqu’aux prostituées. Le côté intello n’est pas oublié: notre héroïne n’est pas la ravissante idiote de service à laquelle on pourrait s’attendre et d’André Breton à Jean Giraudoux, la belle connaît ses classiques.

Classique, le scénario l’est un peu aussi malheureusement – le gentil un peu naïf, les méchants comploteurs et l’amour qui vient jouer les grains de sable – mais le récit est bien mené et finalement captivant. Il est soutenu par le dessin lumineux et élégant de Renaud qui pour la première fois a opté pour la couleur directe.

Comme « Jessica Blandy », « Venus H. » semble donc avoir ce qu’il faut pour satisfaire un large public.

Dargaud

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