SURCOUF – Tome 2. Le Tigre des Mers

Pendant que Surcouf sillonne les mers et enchaîne les victoires, un espion anglais infiltré au sein de l’équipage rumine son assassinat. Biographie bienveillante d’un marin devenu mythique.

Avec l’aide d’Erick Surcouf – chercheur de trésors, auteur de « Surcouf, l’invincible » et surtout arrière-arrière-arrière petit-neveu du fameux corsaire -, le scénariste Arnaud Delalande continue de narrer les aventures de Surcouf à la fin du XVIIIe siècle par le biais de Jonas Wiggs, invité au sein de l’équipage officiellement dans le but de relater dans la presse ses faits d’arme, mais en réalité dans celui de l’espionner pour le compte des Anglais et de le tuer.

La mer est déchaînée, les combats sont très violents, les courses-poursuites entre navires épiques et les ruses de Surcouf bien malignes. C’est ainsi que les auteurs reviennent sur la vie d’un marin exceptionnel au destin de légende, soulignée par les planches réalistes et détaillées de Guy Michel (« Les Contes du Korrigan », « Les contes de Brocéliande », « Le sang du dragon »). Les éléments biographiques pouvant écorner l’image de Surcouf ne sont pas éludés – il pratiqua notamment la traite des noirs en dépit de l’abolition de l’esclavage – mais il est évident que le portrait se veut ici foncièrement avantageux: une sorte de Robin des bois maritime, courageux, généreux, charismatique, droit et soucieux de l’égalité des hommes. Surcouf n’était pas esclavagiste assure-t-on dans l’album, il commit juste une « une grosse erreur » (de plusieurs années tout de même…) fait-on dire au corsaire de Saint-Malo qui deviendra richissime et marquera l’Histoire de France. En attendant de savoir comment dans le prochain tome, on regrettera un portrait un peu trop distancié, trop factuel sans doute, qui nous empêche de tomber totalement sous le charme de Surcouf…

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