STRAVAGANZA, la reine au casque de fer – Tomes 1 et 2

Une reine insouciante, qui cache son visage sous un casque de faire, adore faire le mur pour se promener incognito sous l’identité d’une jeune femme intrépide et peu vêtue. Il ne faut pas s’arrêter un premier tome si on veut profiter d’une série entraînante, qui est plus qu’un drôle de mélange entre grivoiserie et heroïc-fantasy.

La reine Viviane n’est pas une souveraine comme les autres: son peuple ne connait pas son vrai visage puisqu’elle apparait uniquement casquée en public. Un anonymat qui présente un avantage certain car quand la reine choisit de s’échapper du château via un passage secret, elle peut le faire en toute tranquillité, se promenant alors sous l’identité de Claria, simple villageoise. Mais autour des murailles du château, les créatures sauvages et sanguinaires sont nombreuses et de multiples dangers guettent.

Publié pour la première fois en France, Akihito Tomi démarre un récit un peu particulier, une petite comédie coquine dans un univers d’heroïc-fantasy. Il faut dire que le mangaka est connu au Japon pour des oeuvres invariablement teintées d’érotisme. Et de fait, les circonstances font que la ravissante Claria se retrouve souvent les fesses à l’air, même lorsque les personnages autour d’elle trépassent d’horrible manière… Le découpage est dynamique et le trait est fin, le dessinateur prenant un plaisir évident à la représentation du corps féminin et à la richesse des décors.

Si l’enchaînement de mésaventures quotidiennes de la reine, sans réel lien entre elles, ni sans conséquences apparentes pour la suite – n’est pas désagréable à suivre dans ce premier tome, on se demande bien où Akihito Tomi va nous mener. Et ce qu’il va bien pouvoir nous raconter pour nous donner envie de le suivre sur les tomes suivants (les deux premiers sont parus simultanément en France, le troisième est prévu en septembre prochain, le 4e est sorti au Japon mais la série est toujours en cours)?…

Il faut donc persévérer et ouvrir le deuxième volume, à l’ambiance radicalement différente. Le côté grivois y est nettement moins présent, le futile laisse la place à davantage de gravité et surtout on découvre enfin un vrai scénario. Car le temps de l’insouciance est terminé pour Viviane/Claria: le royaume d’Aurora est attaqué par les terribles Wumbas, des singes géants très poilus à la mâchoire carnassière. Pour le sauver, elle devra essayer de rallier à sa cause un peuple capable de vaincre les Wumbas. En partant à la découverte du monde qui l’entoure, en se lançant dans des combats épiques, la reine Viviane va donc croiser un formidable bestiaire. « Stravaganza » est désormais beaucoup plus intéressant.

Dessin et scénario: Akihito Tomi – Editeur: Casterman – Prix: 8,45 euros.

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