MURRAQUA’ – Tome 1. Vêtue par le ciel

Une jeune femme peintre se retrouve à la cour du roi moghol Jahangir au début du XVIIe siècle et découvre la vie de la cour. Après « Djinn », une impression de déjà-vu.

Priti est une belle jeune femme de 20 ans qui aime la nature, la vie au grand air et dessiner les animaux. Remarquée pour son talent de dessinatrice, elle est envoyée à la cour de la reine Nur Jaha qui souhaite mettre en image la vie des femmes du palais sur un Muraqqa’, un manuscrit de miniatures. Cette plongée dans la vie d’un sérail perse au début du XVIIème siècle est un choc culturel pour la jeune femme issue d’une communauté hindoue végétarienne qui découvre du même coup que derrière ce monde d’élégance germent les rivalités et se fomentent les complots.

Pour cette nouvelle série prévue en quatre tomes, Ana Mirales retrouve son compagnon Emilio Ruiz avec lequel elle a signé « Mano en mano ». Mais en France, le nom d’Ana Mirales est surtout associé à « Djinn », la série en cours chez Dargaud avec Jean Dufaux. Difficile d’ailleurs de ne pas faire le rapprochement: Priti ressemble comme deux gouttes d’eau à Jade et les personnages féminins de Miralles rivalisent une nouvelle fois d’érotisme et de sensualité, les visites au sein du harem et les nombreuses rencontres féminines offrant à la dessinatrice espagnole matière à peindre vêtements, bijoux, décors et architectures orientaux. Sur ce plan, le résultat est somptueux.

Cependant pour le moment, et même si l’album s’appuie sur un contexte historique authentique et visiblement documenté, le récit se contente de planter le décor, sans développer le fil conducteur. L’impression de privilégier les planches sensuelles au détriment du scénario qu’on ressentait parfois dans la série « Djinn » malgré ses grandes qualités, est ici amplifiée. C’est d’autant plus dommageable que l’effet nouveauté ne fonctionne plus. Espérons que le prochain épisode saura nous faire oublier ce sentiment de déjà-vu.

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