MONSIEUR JULES

Un vieux proxénète et ses deux « gagneuses » voient leur quotidien chamboulé par une jeune prostituée africaine blessée. Une histoire douce-amère un peu idéalisée mais sympathique.

Jules est un vieux monsieur taciturne et un « rentier pour dames ». Il vit dans un vieux quartier grignoté par les chantiers modernes avec Madame Brigitte et Mademoiselle Solange, deux vieilles prostituées à l’ancienne qui chouchoutent leur fidèles clients et échangent leur faveurs moyennant réduction de loyer et panier de courses. Mais quand il vient en aide à une jeune tapineuse africaine qu’il a découverte inanimée dans ses parterres, il va se retrouver confronter à la réalité des réseaux de prostitution d’aujourd’hui.

Mélange de polar et de chronique sociale, ce long récit de 80 pages met face à face deux visions de la prostitution et du proxénétisme: la première quasi révolue, sympathique, la seconde se rapprochant plus de l’esclavagisme et du trafic d’êtres humains. Evidemment, le proxénète d’antan est un brin idéalisé mais des portraits des trois personnages principaux – le secret Jules et son amour perdu, la douce Solange et la colérique Brigitte – se dégage une agréable tendresse nostalgique, portée par le graphisme fin et les tons chauds d’Arno Monin (« L’adoption », « L’enfant maudit »).

Dessinateur: Arno Monin – Scénariste: Aurélien Ducoudray – Editeur: Grand Angle – Prix: 16,90 euros.

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