MON PÈRE, CE POIVROT

Alcoolique, Lucien Basset décide de lâcher la boisson pour aller sauver quelqu’un en urgence… Un album touchant tout autant signal d’alarme sur les dangers de l’alcoolisme que message d’amour personnel de l’auteur à son propre père.

Lucien Basset est un pilier de bar. Du genre à ne pas décoller du zinc avant la fermeture, rond comme un coing. Tous les jours. Bref Lulu est alcoolique. Mais un soir, face aux images télé qui défilent devant lui, il a un choc: il reconnaît quelqu’un! Et ce quelqu’un est si important qu’il doit aller le sauver illico, quitte même à arrêter la bibine.

Stéphane Louis l’explique en préambule, « Mon père ce poivrot » n’est pas à proprement parler autobiographique mais s’inspire de souvenirs, d’anecdotes et d’expressions tirés de son père. Un « homme bon, en perdition » tué par l’alcool en 2006.

Né d’une volonté de combattre les préjugés sur les alcooliques et de rendre hommage à son père, son album raconte pourquoi et comment Lulu a sombré et les conséquences sur sa vie et celle de son foyer. Parce que quand les parents boivent, les enfants trinquent malheureusement. Les couleurs sont vives à l’image du nez rouge de Lulu, le scénario est bien construit avec des flashbacks et des témoignages d’amis à la gendarmerie qui laissent vite augurer d’une fin tragique… Récit sensible et intelligent, sans pathos inutile, « Mon père ce poivrot » rencontre un seul écueil : un Lulu des plus bavards qui provoque des longueurs et pèse sur le rythme.

L’alcoolisme touche plus de cinq millions de personnes en France et tue environ 20.000 d’entre eux chaque année.

Dessin et scénario : Stéphane Louis – Editeur: Bamboo, collection Grand Angle – Prix: 16,90 euros.

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