MELISSA – Tome 1. La mort de Manon

Un meurtre qui n’en est pas un et une tueuse en série accusée à tort. Le policier chargé de l’enquête payera cher son erreur. Une très bonne idée de scénario pour ce polar qui se révèle passionnant.

Tout commence par un accident mortel idiot: une jeune femme qui chute dans sa baignoire, entraîne avec elle le rideau de douche et reçoit une tige métallique dans l’oeil. Le problème c’est que cet accident ressemble à s’y méprendre aux meurtres perpétrés par Mélissa, une tueuse en série actuellement en prison. Et justement, l’inspecteur Angelo Faustocopi n’a aucun doute sur la responsabilité de cette femme qu’il a lui-même arrêtée.

Pour son premier album dont il signe à la fois le scénario, le dessin et les couleurs, Alexis Laumaillé étonne. Car « Melissa » prend à contre-pied le polar classique: dès les premières planches, le lecteur sait que la mort de la jeune femme est un accident et que la suspecte n’a rien à voir dans cette affaire. Certes le suspense en prend un coup d’autant qu’au début on ne voit pas bien ce qu’on a à craindre. Mais il se révèle très vite passionnant de voir l’inspecteur suivre une fausse piste, perdre peu à peu son bon sens et s’enfoncer dans son obsession jusqu’à commettre l’irréparable. La fin de l’album promet d’ailleurs une suite beaucoup plus angoissante…

On passera sur les incohérences du récit, certains dialogues un peu lourdingues et des personnages aux traits austères et peu attachants. Dommage aussi que les rapports psychologiques entre l’inspecteur Faustocopi et son ennemi juré – un autre policier nommé Théolonius – soient trop sommairement évoqués car ils vont se révéler être un facteur essentiel pour la suite de l’histoire. Quant aux couleurs, elles manquent de nuances et jurent parfois entre elles. Des tons froids qui ont quand même l’avantage de renforcer le climat de malaise qui se dégage de l’album.

Globalement pour un premier album, Laumaillé s’en sort très bien. Un travail qui ne peut donc que s’améliorer dans le prochain tome. On l’attend avec impatience.

Delcourt

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