MAX WINSON – Tome 1. La tyrannie

Sept ans qu’il règne sans partage sur le circuit ATP. Mais cette suprématie a un prix que bien peu imaginent. 
Formaté depuis son enfance pour être imbattable, un champion de tennis commence à s’interroger sur sa vie. Une réflexion sur la notion de compétition prometteuse.

A 25 ans, Max Winson est une machine à gagner adulée par les foules. Entraîné par un père tyrannique depuis son plus jeune âge, il n’a jamais perdu un match de tennis de sa vie. Mais l’interview déstabilisant donné à une jeune journaliste et la maladie de son père l’obligent à embaucher un nouvel entraîneur.

Avec sa longue silhouette pataude, son look insignifiant et son air perdu et mélancolique, Max Winson n’a rien du sportif expansif, passionné et bien dans sa peau que sa carrière pourrait laisser supposer. Non, Max n’est que le résultat d’une enfance volée, un pantin entre les mains de son entraîneur et de son manager qui l’ont coupé du monde. Car évidemment, un tel joueur vaut de l’or…. Nul doute que pour cette série, Jérémie Moreau s’est inspiré des fameux prodiges coachés par leurs parents qui projettent en eux leurs propres rêves, André Agassi en tête. L’auteur du fameux « Singe de Hartlepool » rend également hommage à Albert Jacquard qui déclarait notamment que la compétition « transforme des êtres humains en une nouvelle espèce, intermédiaire entre les humains et les monstres ». Alors Max Winson: monstre ou humain?

Le premier tome nous montre en tout cas que si ce pantin docile en short et T-shirt va commencer à oser se poser des questions, s’approcher d’une certaine liberté à défaut de la toucher, il reste bien difficile de se débarrasser de tant d’années de soumission et de formatage. Certes on peut avoir du mal à croire en la cohérence d’un personnage capable d’une combativité implacable sur le court comme d’une naïveté incroyable dans la vie, mais la réflexion est intéressante, le dessin en noir et blanc dynamique. Vivement le prochain set.

Delcourt

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