MARIVAUDEVILLES DE JOUR

Vieux couples, couples d’un soir, couples illégitimes, futurs couples, Veyron décortique avec un humour féroce les rapports homme/femme.

« Marivaudevilles de jour » démarre dans une chambre après une nuit très arrosée: une jeune femme s’inquiète de savoir ce qu’elle a fait avec le propriétaire des lieux… La suite est ni plus ni moins qu’un plan-séquence d’une quarantaine de pages où se succèdent un aveugle draguant une fille qu’il espère belle, un timide demandant à une inconnue de coucher avec lui, une célibataire en mal d’enfant attendant un rendez-vous galant, des couples d’âges différents se disputant, etc. Une jolie prouesse technique pour Martin Veyron qui reconnait être lui-même resté ébahi par le plan-séquence de huit minutes en ouverture du film « The player » de Robert Atman.

Ici aussi, le procédé fonctionne bien, rendant très fluide la succession des petites saynètes au multiples décors parisiens qui, bien que placées sous le signe de l’amour et de la drôlerie, n’ont rien de romantique ni d’optimiste. Au contraire, c’est avec son cynisme habituel que l’auteur de « L’amour propre » et de « Blessure d’amour-propre » décortique les rapports complexes entre les hommes et les femmes. Entre marivaudage et vaudeville. Jouissif.

Dargaud

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