LIBERTY

Le parcours d’une Zaïroise qui, enceinte, quitte son pays pour les Etats-Unis. Derrière le portrait d’une jeune femme, l’histoire de la communauté noire.

Tshilanda, fille du chef de la sécurité d’un grand hôtel international de Kinshasa, vient d’avoir seize ans. Belle et naïve, elle tombe enceinte d’un client de passage. Pour lui éviter le scandale, deux hommes – Edouard, un diplomate français – et Mike – un musicien de Harlem – vont l’aider à obtenir une « green card » pour les Etats-Unis. Nous sommes en 1974.

Warnauts et Raives (« Les suites vénitiennes », « Fleurs d’ébène ») ont une manière bien à eux de travailler: depuis 1985, Warnauts s’occupe du scénario, Raives de la mise en couleurs, tandis que les planches sont dessinées à quatre mains. Avec « Liberty », les auteurs ne se contentent pas de raconter le périple d’une jeune Africaine, du Zaïre aux Etats-Unis. Si, comme c’est leur habitude, ils s’intéressent au parcours personnel de leurs personnages confrontés ici aux problèmes d’argent, au racisme ou à la drogue, ils en profitent également pour évoquer les grands événements publics du mouvement des Black Panthers dans les années 60 à la victoire de Barack Obama à la présidentielle de 2008 en passant par celle de Mohammed Ali contre Foreman à Kinshasa en 1974. Evidemment chaque grand événement n’est qu’esquissé, les 64 pages ayant contraint les auteurs à faire condensé. Il en ressort un album bien mené, assez intéressant du point de vue narratif d’autant qu’en donnant la parole à différents personnages et en intégrant quelques flash backs, les auteurs varient les points de vue et enrichissent le récit.

Casterman

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