LES VIEUX FOURNEAUX – Tome 2. Bonny and Pierrot

Revoilà Pierrot, Mimile et Antoine avec cette formidable chronique sur la vieillesse passionnée et militante. C’est toujours aussi drôle et sensible et ça donne envie de « faire chier le système »!

Antoine, Pierrot et Mimile sont de retour et ils tiennent toujours la forme! Quelques mois après le premier tome qui suivait les aventures d’Antoine en veuf rancunier, ce deuxième s’intéresse particulièrement à Pierrot. Sa vie bascule lorsqu’il reçoit un gros paquet d’argent avec un message laconique – « pour la cause » – signé d’une certaine Ann Bonny. Un nom qui réveille de douloureux souvenirs pour Pierrot.

On avait adoré ces trois petits vieux bien barrés mais quand Lupano élargit le cercle des personnages c’est une nouvelle dose de plaisir qu’il nous offre. Certes, le scénariste casse un peu le rythme du récit en mélangeant plusieurs intrigues (l’histoire autour d’Ann Bonny, la visite de la communauté anarchiste et le projet secret de Mimile) mais les dialogues savoureux et les situations cocasses font mouche. Difficile de résister à la description des sit-in et autres attentats gériatriques perpétrés par le collectif « Ni yeux ni maître » pour « faire chier le système », impossible de ne pas être charmé par ses membres et notamment Francine de La Rochebonnefoy dite Fanfan la chaudière, 91 ans, « aristocrate de naissance mais anarchiste de coeur » qui a installé dans son hôtel particulier parisien le siège social du collectif et une tripotée de jeunes activistes fauchés, graphistes de rues, hackers, etc. Paul Cauuet, le dessinateur, est toujours aussi inspiré pour dessiner toute cette galerie de petits vieux si expressifs en lutte contre le libéralisme, la mondialisation, ou la destruction de l’environnement. C’est forcément un peu manichéen, c’est forcément un peu utopique mais ça fait du bien!

Le premier opus a été récompensé du 25e Prix des libraires de bande dessinée et il figure dans la Sélection officielle du Festival international de la bande dessinée d’Angoulême 2015. Une nomination des plus méritées.

Dargaud

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