LES TECHNOPERES – Tome 5. La secte des Techno-évêques

L’histoire s’alourdit, ralentit et on a l’impression de pédaler dans la semoule. Où Jodorowsky veut-il nous mener?

Albino qui est déjà le Bourreau le plus cruel de la galaxie, souhaite maintenant devenir Technopère. Pour cela, il doit recevoir l’initiation de la secte des Techno-évêques. Ces derniers ne sont cependant pas du même avis et ne vont pas lésiner sur les moyens pour l’empêcher de pénétrer dans leur temple-astéroïde. En vain. Albino accède au rang de technorecteur. Mais il réalise rapidement que la secte, contrôlée par Zombra, a des projets démoniaques: détruire toute vie bio dans l’univers grâce aux jeux vidéos pantechnos.

Décidément, les tomes se suivent et se ressemblent. Comme dans le précédent, le dessin de Janjetov et les couleurs informatiques de Beltran sont de toute beauté. En revanche, les faiblesses du scénario sont de plus en plus visibles. A chaque fois, Albino arrive quelque part où il doit se battre au péril de sa vie (les combats sont toujours plus terribles mais a contrario sont de plus en plus vite expédiés par Albino) avant de monter d’un échelon et de passer au lieu suivant. Immanquablement cela fait penser à un jeu vidéo – et ce n’est certainement pas innocent – mais à la longue cet effet d’accumulation nuit à la crédibilité de la saga. A noter d’ailleurs dans ce tome 5, un passage qui intéressera en particulier les hardcore gamers: celui où les jeux vidéos pantechnos sont décrits par les Technopères comme « avilissant les ambitions, semant l’égoïsme, étouffant dans l’œuf la moindre manifestation d’indépendance, baignant les joueurs dans une dépression létale… »

En outre, à trop vouloir multiplier les entrées, l’histoire s’alourdit, ralentit et on a un peu l’impression de pédaler dans la semoule. Trois histoires sont en effet racontées en même temps: celle d’Albino jeune au cœur de la secte des Techno-évêques; celle de Panépha, la mère d’Albino, et d’Onyx sa sœur; et enfin celle d’Albino âgé qui écrit ses mémoires tout en menant 50.000 jeunes pantechnos vers la galaxie promise. Si les aventures de Panépha sont dans ce 5e tome la partie la plus originale de l’album, il n’y a guère que le récit d’Albino jeune qui avance un peu.

On se demande où Jodorowsky veut mener le lecteur. Mais loin de tenir en haleine, cela finit par être lassant.

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