LES INNOMMABLES – Tome 12. Au sud-ouest de Moscou

Suite des aventures d’Alix et de Mac au Etats-Unis sur fond de guerre froide et de course à la conquête spatiale. Un album fidèle au reste de la saga : un humour qui ne recule devant rien, pour le meilleur comme pour le pire.

Après de nombreuses aventures, Mac et Alix se sont enfin retrouvés au Nouveau-Mexique mais l’heure n’est pas au romantisme : ils sont arrêtés par le shérif qui les accuse du kidnapping de la petite-fille d’une excentrique milliardaire. Pendant ce temps, d’anciens nazis réunis dans une base secrète fomentent un plan diabolique : détourner de sa trajectoire une fusée en partance pour la lune pour la faire exploser sur Moscou… Ce qui aurait pour conséquence de déclencher une 3e Guerre mondiale.

À une époque où l’Oncle Sam était distancé par les Soviétiques dans la conquête spatiale (les communistes venaient de mettre en orbite, en 1957, Spoutnik le premier satellite artificiel), l’idée germa dans la tête de gradés de faire la démonstration de la puissance militaire américaine: tout bêtement en faisant exploser une bombe thermonucléaire sur la Lune. Un projet complètement fou et pourtant véridique qui n’a été révélé par le physicien chargé par les militaires d’étudier la faisabilité du projet qu’en 2000.
Yann s’est apparemment inspiré de cet épisode de la guerre froide pour bâtir le scénario de ce 12e opus des « Innommables ».
D’ailleurs comme d’habitude, les clins d’oeils à l’Histoire, l’actualité (notons la présence d’un certain Mickey Rumsfeld…) ou le cinéma sont nombreux. C’est désormais la marque de fabrique de cette série complètement déjantée qui en rajoute aussi dans le sexe, la violence et l’humour.

Et dans ces sketches, il y a du bon et du nettement moins bon, voire du franchement vulgaire. Lorsque les auteurs multiplient les gags lourds sur la sodomie, les homosexuels ou le priapisme aigu de Mac – obligé de se retenir de faire « nuage et pluie » avec Alix -, ce n’est pas forcément très fin. Mais l’album est suffisamment drôle et dynamique (les rebondissements s’enchaînent à un rythme effréné) par ailleurs pour que l’on passe facilement au-dessus de ces défauts.

Cette première édition de « Au sud-ouest de Moscou » comporte également une histoire de 12 pages à découper et agrafer, reprenant les aventures de « Bébert le Cancrelat » parues en 1984.

Dargaud

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