LES IMPÉTUEUSES TRIBULATIONS D’ACHILLE TALON – Tome 1. Achille Talon est 
un homme moderne

Achille Talon fait son grand retour avec l’ambition de s’initier à la modernité. Une reprise sympa du héros de Greg.

Quinze ans après la mort de son créateur Greg, Achille Talon revient, toujours affublé de son gros nez, de son costume à gilet et de sa canne. Pourtant, XXIe siècle déjà bien entamé oblige, c’est un homme décidé à se mettre à la page des nouvelles technologies qui reprend du service sous le stylo et le crayon de Fabcaro ( « Z comme Don Diego », « Mars! ») et de Carrère (« Léo Loden », « L’héritier des étoiles »).

Reprendre un héros de bande dessinée culte n’est jamais facile, les lecteurs y sont attachés, ils ont grandi avec et veulent le retrouver tel qu’ils le connaissent. Bref, les nouveaux auteurs sont attendus au tournant. C’est pourtant ce que tentent une nouvelle fois les éditions Dargaud après Widenlocher et Brett ou Moski et Veys.

Ici, le dessin de Carrère respecte bien le style de Greg tout en le modernisant un chouïa. Concernant les gags, hormis ceux consacrés au poids excessif de notre bedonnant héros ou à sa coupe de cheveux toute en sobriété (assez lourds et peu convaincants), un thème principal se dégage: celui du dur apprentissage des objets du nouveau siècle et des évolutions de la société. Malgré l’aide de sa tendre Virgule, de son fidèle voisin Lefuneste et de son papa adoré, Achille Talon reste sans voix devant le « makoupessé » du vendeur d’informatique et l’homosexualité de la femme de ménage et l’art d’utiliser à bon escient les « lol », « je kife » et autres « like » lui échappe un peu. Ce genre de décalage culturel pouvant donner lieu à une multitude de gags, le résultat est plutôt réussi, même si les interminables tirades alambiquées au langage châtié d’Achille Talon nous font tout de même friser l’overdose… Une chose est sûre en tout cas, Achille Talon ne sera jamais un homme moderne. Et c’est tant mieux.

Dargaud

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