LE VENTRE DE LA HYÈNE

Le parcours tragique et divergent de deux frères, enrôlés comme enfants soldats en Afrique. Un récit sans concession qui bouscule.

Co-locataires du même atelier de dessin, Clément Baloup et Christophe Alliel se cherchaient un projet BD commun. Le premier voulait pour cadre Marseille, le second avait des images africaines en tête. Le résultat est « Le ventre de la hyène » qui raconte le chemin chaotique parcouru par deux frères enrôlés comme enfant soldats, depuis leur village d’Afrique subsaharienne aux HLM d’un quartier chaud de Marseille.

La couverture de l’album est à l’image de l’histoire: dure, violente et destructrice. Habilement, le scénario de Baloup alterne les flash-backs et les retours au présent qui permettent de comprendre le cheminement des deux frères que tout oppose: d’un côté, Anouar, le grand frère, qui est devenu une machine de guerre impitoyable; de l’autre, Talino, le petit frère, plus humain, happé par la violence malgré lui. Ce destin familial évoque aussi plus largement celui d’une Afrique prise dans l’engrenage de la violence et des conflits intérieurs. Pas question ici d’alléger le propos, la tension est palpable, les images sont crues et choquantes et Alliel n’a pas son pareil pour retranscrire la terreur ou la fureur sur le visage de ses personnages. Avec « Le ventre de la Hyène », le lecteur se prend une vraie claque.

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