LE GUIDE DU MAUVAIS PÈRE – Tome 1

Le comportement indigne d’un père de famille en 14 saynètes. Un guide anti-parental cynique à souhait mais à l’humour très inégal.

Après plusieurs années d’expatriation passées à travers le monde et retranscrites dans des albums autobiographiques tels que « Shenzhen », « Pyongyang », « Chroniques birmanes » ou Les Chroniques de Jérusalem » (Prix du Meilleur Album au festival d’Angoulême en 2012), le Québécois Guy Delisle a posé ses valises dans le sud de la France. Il a opté du même coup pour un registre moins exotique et culturel: un « Guide du mauvais père ». Etre un mauvais père, c’est par exemple oublier la petite souris de son fils deux nuits de suite, donner des cauchemars à sa fille avec une histoire de bébé tombé du balcon ou apprendre à son fils que pour taper correctement dans un punching-bag, il peut penser à sa petite soeur…

Qu’on se rassure, tout n’est pas totalement vrai dans ce recueil. Le papa de Louis, 9 ans, et d’Alice, 6 ans, joue avec le second degré et l’autodérision jusqu’à faire de cet album une sorte d’exutoire absolument anti-pédagogique.

Malgré ses 190 pages au format souple manga et au dessin noir et blanc ultra simple, « Le Guide du mauvais père » se lit vite. Et si on apprécie le côté cynique des 14 saynètes, celles-ci restent d’un niveau très inégal et laissent une impression très mitigée… Delisle, lui, a d’ores et déjà prévu de réaliser d’autres BD sur les enfants, notamment à l’adolescence de son fils.

En attendant, c’est un autre projet qui l’accapare, racontait-il récemment à l’AFP. Le témoignage d’un administrateur de Médecins Sans Frontières kidnappé en Tchétchénie dans les années 1990 et resté otage trois mois jusqu’à son évasion.

Delcourt

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