LA PROPHÉTIE DES DEUX MONDES – Tome 1. L’étoile d’Ishâ

Deux mondes ont un an pour retrouver un emblème disparu avant qu’ils ne soient détruits. Un album d’héroïc-fantasy de plus qui manque un peu d’originalité.

Afin d’éviter que les royaumes du Monde d’en bas et du Monde d’en haut ne s’entretuent, Ishâ, l’envoyée des éternels, a jadis transmis aux deux rois une Etoile et un Anneau sacrés. Tous les 21 ans, ces deux emblèmes doivent être réunis sur l’Ile du centre des Mondes. Si cela n’est fait, les deux mondes seront détruits. Or il y a 20 ans, la princesse Lariana a été enlevée avec l’Etoile. Le temps presse donc: Lowen, fils du roi de l’Anneau, est envoyé chez son voisin à la recherche de l’étoile salvatrice.

Lorsqu’on se lance dans une histoire d’héroïc-fantasy, il est difficile de ne pas tomber dans le déjà vu tant le genre a été développé en tous sens. «La prophétie des deux mondes» n’évite guère cet écueil. Le scénario n’est pas franchement original – une quête de plus, l’affrontement de deux clans, la soif de pouvoir – et les personnages ont tout du stéréotype: un jeune prince valeureux et bien bâti, des jeunes femmes court vêtu aux formes avantageuses, etc; bref rien de bien nouveau.

De plus, certains passages manquent de cohérence. Ainsi Lowen et la mystérieuse jeune femme blonde se connaissent-ils depuis seulement une journée qu’il est déjà question de «sentiments». Certes le coup de foudre existe mais à part cette allusion, on ne ressent aucune attirance particulière entre eux.
Au niveau du dessin, le travail de Chabert («Rogon le Leu» avec Convard au scénario) sur les couleurs directes est plutôt réussi. Conforme à son style, les traits sont fins et anguleux mais les personnages élancés sont assez inégaux: ils sont parfois bizarrement proportionnés, tant en pied qu’au niveau des visages. Dernier reproche, le choix de la place des bulles est parfois maladroit. Certaines d’entre elles sont en effet placées en haut et en bas des cases sans que l’on sache visuellement quel personnage parle.

«La prophétie des deux mondes» est loin de révolutionner le genre. Pourtant, étrangement, à la fin de cet album, il reste suffisamment de questions en suspens pour qu’on ait envie d’en savoir plus: qui est cette jeune femme qui ne porte pas le signe habituel d’appartenance à l’un des deux mondes? Où se trouve la princesse? Quelle est cette organisation secrète qui s’intéresse aussi à l’Etoile? Des questions qui ne devraient pas trouver de réponse tout de suite puisque la série est prévue sur cinq tomes.

Albin Michel

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