LA FORET

Une princesse prise au piège d’une forêt enchantée, des mercenaires envoyés pour la sauver. « La Forête » est un conte riche en magie et en légendes moins classique qu’il n’y paraît.

Si des auteurs de BD s’essayent parfois aux scénarios de film, l’inverse est vrai également. Aujourd’hui c’est au tour de Vincent Perez de sauter le pas. Avec Tiburce Oger au dessin – un des dessinateurs ténors de la BD d’héroïc fantasy, le co-auteur de « Gorn » -, l’acteur français a mis toutes les chances de son côté.

C’est d’ailleurs encore d’héroïc fantasy dont il s’agit ici. Un druide confie un nouveau-né à un couvent avec la consigne de ne jamais l’exposer à l’obscurité. Quinze ans plus tard, le bébé est devenue une superbe jeune fille, promise au roi. Mais sur le chemin du mariage, la belle Titiana disparaît brusquement dans la forêt des sorcières. quatre hommes sont chargés de la retrouver: un guerrier expérimenté, un ogre rustre, un jeune chevalier et un petit moine qui n’avait rien demandé à personne.

Le fameux « Il était une fois… », les personnages de la mythologie celte et bretonne (Merlin, la fée Viviane…) dotés de multiples pouvoirs magiques… les ingrédients sont connus. Brocéliande vue par Oger et Perez n’a certes rien de révolutionnaire mais l’album est sciemment construit à la manière d’un conte (arthurien en l’occurrence) qui, comme tout conte donc, reprend les codes du genre.

Là où la patte des auteurs est plus originale est cette manière de mélanger les styles d’une planche à l’autre, tout en gardant une unité graphique aux cases extrêmement fouillées: du burlesque avec le petit moine façon dessin animé de Walt Disney au romantique, en passant par des phases beaucoup plus sérieuses ou au contraire des dialogues humoristiques, le scénariste semble beaucoup s’amuser.

Forcément un peu attendu au tournant, Vincent Pérez s’en sort donc plutôt bien. Cet album, bien sûr non exempt de défauts (des scènes qui s’enchaînent un peu trop vite, des ellipses trop marquées par exemple), est conçu comme un one-shot mais le scénariste aura peut-être envie de réitérer l’expérience.

Casterman

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