IN THE NAME OF

Le premier pape noir de l’Histoire est victime d’un attentat. Un agent du FBI enquête sur un complot diabolique aux apparences trompeuses. Un polar enthousiasmant.

Après « Missing », « Black Jake » ou « Bloody September », Will Argunas nous emmène encore une fois sur le sol nord-américain, ici à Houston en 2014. C’est l’effervescence. Le nouveau pape Nelson Ier, le premier noir à accéder à ce poste, arrive sur le sol américain, accueilli par Barack Obama. Les fidèles se pressent à la Lakewood Church, un ancien stade reconverti en église géante. Mais avant que le souverain pontife n’ait eu le temps d’achever son discours, il est abattu d’une balle dans la tête. Trois tireurs potentiels sont arrêtés. L’enquête du FBI, menée par un flic noir, catholique et alcoolique, démarre aussitôt.

Qui a tiré sur le pape et pourquoi? Les interrogations s’accumulent rapidement dans ce thriller de très légère anticipation – scoop, Obama a été réélu – où trois hommes sont soupçonnés mais dont les armes n’auraient pas servi… Largement consacrée aux interrogatoires des trois individus à leur parcours et à leur personnalité – entrecoupés de flashs de médias et de scènes avec une petite famille de catholiques qui était venue voir le pape – l’histoire se lit d’une traite. Que dire également de l’efficacité du dénouement (double car l’épilogue nous en offre un second aussi surprenant), sur lequel on ne s’étendra pas évidemment sous peine de gâcher la surprise…

Argunas développe ici un univers qui lui est familier – des décors américains, des flics usés, des rapports de force et de la violence…-, bien documenté (références aux recherches sur les cellules souches d’embryon, à l’attentat sur JFK à Dallas, au scandale des prêtres pédophiles américains, etc) servi par un dessin réaliste fortement hachuré et tout en bichromie ocre et rouge. Certes, « In the name of » n’échappe pas à certains clichés comme le rôle du flic détruit par un drame sentimental, certes certaines situations sont quand même un peu tirées par les cheveux, mais l’efficacité générale de ce one-shot est indéniable.

Casterman

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