HIKARU NO GO – Tome 4. Vision de Dieu

Si la structure de ce manga reste classique et reprend les ingrédients des shônen à succès, il reste suffisamment dépaysant pour susciter l’intérêt. La série a remporté cette année le prix Tezuka du meilleur nouvel espoir.

Le tournoi intercollèges de go oppose finalement les équipes d’Haze et Kaïo. Akira Toya, fils d’un champion de go, va enfin pouvoir affronter Hikaru… Peu après, Hikaru s’initie au jeu en réseau via Internet. Grâce à Saï – le fantôme d’un joueur de go du Japon ancien qui a investi l’esprit d’Hikaru – le jeune garçon va battre tous les meilleurs joueurs amateurs du monde. Impressionnés, ces derniers aimeraient bien connaître l’identité de ce mystérieux joueur et les supputations vont bon train.

Provoquer l’enthousiasme des lecteurs de mangas avec un shônen autour du jeu de go pouvait sembler difficile. Pourtant force est de constater que la série remporte un certain succès, y compris en France. Il est vrai que la structure reste classique et reprend les ingrédients des shônen (mangas destinés aux garçons) à succès: un jeune garçon sans compétence particulière qui se trouve amené à pratiquer une discipline. Il progresse au fur et à mesure de ses rencontres et, à force de persévérance, il finit au rang de champion. Les combats se passent ici devant une table et un goban mais comme dans un combat classique, les adversaires attaquent et se défendent.

Les codes graphiques utilisés sont également ceux des shônen et magnifient les gestes des joueurs: les mouvements sont décomposés, dynamiques. Vus souvent contre-plongée, ils paraissent plus impressionnants. Des gros plans sont faits sur les yeux. Même le bruit de la pierre sur le goban est mis en scène, ajoutant à la tension dramatique du jeu.

Dans ce 4e tome, Saï joue encore la plupart des parties du jeune héros mais Hikaru prend peu à peu goût au jeu et s’améliore. Certes, il perd encore très souvent lorsqu’il joue seul (on apprécie d’ailleurs de voir un héros finalement très humain, qui ne triomphe pas à tous les coups) mais il commence quand même à tenir ses pierres de manière plus académique, comme le note Akira.
On peut cependant regretter que ce tome 4 soit, plus que les précédents, axé sur le jeu lui-même: le tournoi intercollèges puis les parties sur le net. Même si l’on a pas besoin de connaître les règles du go pour comprendre le manga, ce volume relègue au second plan les relations ambigues très intéressantes entre Hikaru et Saï d’une part et celles entre Akira et Hikaru d’autre part.

A noter qu’après « Vagabond » l’an dernier, c’est « Hikaru No Go » qui a remporté cette année le prix Tezuka du meilleur nouvel espoir.

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