GAUGUIN, LOIN DE LA ROUTE

Les deux dernières années du peintre Paul Gauguin vues sous un jour méconnu. Bel hommage à une personnalité complexe.

Nous sommes en septembre 1903 en Polynésie, une vente aux enchères disperse des tableaux de Paul Gauguin décédé quelques mois plus tôt sur Hiva Oa, une île des Marquises. Dans la salle, le médecin, poète et archéologue Victor Segalen qui décide de se rendre sur l’île pour comprendre qui était vraiment Gauguin.

Le titre de l’album est bien choisi. En se penchant sur la vie du célèbre peintre, Maximilien Le Roy et Christophe Gaultier ont en effet décidé de se concentrer sur les toutes dernières années de l’artiste, s’attachant moins au peintre des vahinés et des toiles colorées qu’à une autre facette de sa vie: le fort en gueule réfractaire à l’autorité et l’anti-colonialiste acharné. Voilà donc un Gauguin mal embouché, amateur de (très) jeunes filles, ravagé par l’alcool et la maladie qui nous est décrit, un « sacré zouave » selon la maréechaussée, un « monstre » par son caractère inclassable pour Segalen. On est ravi de découvrir cette personnalité originale et méconnue du grand public, d’autant qu’en évitant le côté purement chronologique de la biographie, Le Roy rend les planches vivantes. Leur dynamisme est accentué par le trait vif de Gaultier. « Gauguin, loin de la route » est un bel hommage à un artiste loin des sentiers battus.

Le Lombard

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