FRESHMEN – Tome 1. Opération bizutage

A la suite d’une explosion à la fac de science, des étudiants se découvrent des super pouvoirs, plus ou moins sérieux. Plus que la dérision et l’humour, on retiendra surtout de ce premier tome une enchaînement trop rapide des événements qui nous empêche de rentrer dans l’histoire.

Entrer à la fac, c’est une grande aventure. Et ça l’est encore plus lorsque les 14 nouveaux arrivants logés dans le centre scientifique de la faculté se retrouvent affublés de superpouvoirs après l’explosion d’une mystérieuse machine.
Les super héros sont toujours à la mode, même version teenagers ou bizuths. La série, dessinée par Leonard Kirk et scénarisée par Hugh Sterbakov et Seth Green (le loup-garou Oz dans « Buffy contre les vampires ») est un succès aux Etats-Unis, mais se révèle décevante.

L’originalité tient certes dans les nouvelles facultés que se découvrent les étudiants: Annalee lit dans les pensées, Charles comprend le langage des plantes, Paula peut rendre n’importe qui amoureux d’elle, Jimmy devient une sorte d’homme-aimant, Renée et Brady peuvent déplacer les objets, Liam fait trembler le sol avec les vibrations de son estomac. Sans oublier Elwood qui rend les gens saouls en leur rotant dessus (!), Ray qui anatomiquement parlant peut désormais rivaliser avec Rocco Siffredi ou encore Jacques doté d’une envie irrépressible d’amasser les glands comme les écureuils… Bref, des superpouvoirs d’un genre pas forcément très sérieux censés nous faire rire et tourner en dérision le monde des super héros.

Peut-être aurait-on pu être sensible au charme de cette nouvelle série si l’enchaînement des événements clé n’était pas aussi rapide. Certes les auteurs prennent le temps de nous montrer l’arrivée et l’installation des bizuths stéréotypés à l’université et leur première soirée. Mais ensuite tout s’accélère: ils se réveillent avec des pouvoirs en rapport avec ce qu’ils faisaient la veille au moment précis où – nous l’apprenons ensuite – une explosion a eu lieu. Et les auteurs de passer en revue, case par case, tous ces super pouvoirs sans s’appesantir sur la manière dont les étudiants les ont découverts. Comble de tout, la mascotte de la fac – un castor – se retrouve de son côté affublé de la parole (et obsédé par les barrages!) sans que personne ne vienne s’en étonner. C’est le rongeur aussi qui devine, avant qu’on ait pu dire « ouf », l’origine de tout ce qui leur arrive aussi facilement que s’il l’avait lu dans le Guide du parfait super héros. Une fois leurs costume moulants trouvés, voilà les Freshmen plongés dans les combats contre les méchants avec de l’action et des bagarres mais toujours sur un rythme beaucoup trop rapide pour qu’on ait envie de rentrer dans l’histoire et de s’attacher aux personnages.

Delcourt

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