FRATERNITY – Livre 2

La petite communauté autarcique vole en éclats dans un déchaînement de haine et de violence. Un dernier opus beau mais un peu frustrant.

Rien ne va plus au sein de la petite communauté Fraternity qui vise à former une société idéale autarcique. Les rêves d’idéaux, de partage et de tolérance déjà mis à mal dans le premier opus, volent ici en éclats et la haine de l’autre se déchaîne, exacerbée par des éléments extérieurs – la faim, l’arrivée d’un groupe de déserteurs et la découverte d’une créature.

José-Luis Munuera et Juan Diaz Canalès avaient signé un premier tome plutôt impressionnant grâce tant à cette intrigue sombre laissant présager un drame qu’à ces ambiances pluvieuses ou nocturnes donnant de superbes planches. Sur ce point, la fin du diptyque est du même niveau et il fallait bien cela pour décrire le déchaînement de la violence et de tout ce qui se fait de pire dans les émotions humaines: jalousie, égoïsme, mysticisme, racisme, haine, etc. Difficile d’aller à l’encontre de la nature humaine. En voulant tuer la bête, les habitants réduiront en cendre leur belle utopie…

Mais justement, qu’est ce exactement que cette fameuse bête que le petit Emile avait découvert dans la forêt au tome précédent? « Quel est le lien entre cette créature et Emile? » est-il même écrit en quatrième de couverture du second opus, nous laissant espérer des réponses. Malheureusement, malgré son rôle important ici, on ne saura rien d’elle. La bête est-elle une incarnation de la nature humaine? Les auteurs ont évidemment leur idée mais elle n’apparaît pas de manière évidente au lecteur. Du coup, des interrogations restent sans réponse et laissent comme une frustrante déception en arrière-goût.

Dargaud

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