FARMHAND – Tome 1

Zeke et sa petite famille retourne à la ferme familiale où son père s’est lancé dans une culture révolutionnaire: des organes humains! Une comédie noire et déjantée sur les effets apocalyptiques d’une agriculture incontrôlée. Captivant.

Après sept ans de brouille avec son père Jedidiah Jenkins, Zeke a décidé de renouer les liens et amène femme et enfants à la ferme familiale. Mais celle-ci a bien changé. Jedidiah Jenkins s’est lancé dans… la culture d’organes humains à croissance rapide! L’activité est extrêmement lucrative mais à trop vouloir jouer aux apprentis sorciers, ne risque-t-on pas d’être rattrapé et dépassé par la nature…

Après le surréaliste « Tony Chu, détective cannibale » – série en 12 tomes avec John Layman sur un policier capable de retracer psychiquement l’histoire de tout ce qu’il mange – , Rob Guillory revient en solo avec un comic tout aussi délirant. Des plantes sur lesquelles poussent des bras, des nez ou des cuirs chevelus, un docteur Frankenstein fermier, un secret autour de la mère de Zeke, un jeune espion russe, une candidate à la mairie dotée d’étranges pouvoirs, une drôle de bestiole que seul le fils de la famille peut voir, etc… Emmené par un dessin vif et expressif, « Farmhand » (qui contient cinq chapitres) démarre sur les chapeaux de roues en parvenant à lancer une foule de petites intrigues enthousiasmantes tout en posant le cadre et les personnages. Le résultat est à la fois déjanté, drôle (jusque dans les panneaux en arrière plan) et très bien construit. Cerise sur le gâteau, « Farmhand » va bien au delà de l’histoire d’anticipation et d’horreur de série Z puisque l’air de rien, elle parle des dérives génétiques et du transhumanisme et amène le lecteur à une réflexion plus large sur notre civilisation. C’est une des belles découvertes de cette rentrée 2019.

Dessin et scénario: Rob Guillory – Editeur: Delcourt, collection Contrebande – Prix: 15,95 euros.

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