EVE SUR LA BALANÇOIRE – Conte cruel de Manhattan

L’histoire d’Eve Nesbit, la première muse de la société de consommation, son ascension fulgurante et sa chute tout aussi brutale. Un « biopic » documenté et réussi.

Elle est considérée comme la première icône de la société de consommation. Avec sa grande beauté et sa longue chevelure rousse, Evelyn (dite « Eve ») Nesbit (1884-1967) connut une renommée éphémère au début du XXe siècle. Pour elle, tout commence à 16 ans, lorsque sa mère, veuve sans le sou, lui présente le riche architecte Stanford White, amateur de jeunes poules de luxe.

Après avoir évoqué deux destinées de femmes dans « Lettres d’Agathe » et « Elisa », Nathalie Ferlut signe un nouveau portrait, cette fois un « biopic » dédié à celle que l’on surnomma « The true American Eve ». De son ascension fulgurante et remarquée dans le monde artistique et publicitaire de la Belle Epoque à sa chute brutale six ans après, en passant par une mère « maquerelle » et des amants manipulateurs, la dessinatrice développe un récit documenté et non linéaire démontrant une maîtrise narrative certaine. Petit à petit, en courant sur deux époques, Nathalie Ferlut nous explique comment Eve se retrouve un jour de 1907 cité comme témoin à un procès…

Le New-York mondain du début du XXe siècle n’est qu’un vernis, certes agréable, mis en images par de douces planches aquarellées. Il suffit de gratter un peu pour découvrir un monde cruel où l’argent permet tout, en particulier de peser sur la destinée d’une jeune fille rêveuse et naïve.

« Eve sur la balançoire » est enrichi d’un dossier de quelques pages autour d’Evelyn Nesbit et des hommes de sa vie, photographies à l’appui… Une destinée tragique à découvrir sans hésiter.

Casterman

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