DEVOLUTION

A cause d’un dangereux virus, l’humanité tout entière a régressé à un stade préhistorique. Une humaine qui n’a pas « dévolué » tente de sauver le monde. Un récit ultra-violent un peu trop caricatural.

Imaginez qu’un virus provoque soudain la régression de toute une planète. Hommes préhistoriques, mammouths, tigres à dents de sabre ou insectes géants évoluant dans des cités en ruines, c’est comme si le monde était revenu des millions d’années en arrière. Rare humaine à ne pas avoir été atteinte et donc à avoir garder toutes ses facultés intellectuelles, Raja a un objectif: récupérer l’antidote au fond d’un laboratoire et sauver le monde.

La dévolution, selon Rick Remender (« Tokyo ghost », « Deadly class », « Fear agent »), c’est loin d’être une promenade de santé. Dans un one-shot destiné à questionner notre nature profonde et notre rapport à la surconsommation et la religion, bref notre mode de vie actuel, le scénariste ne fait pas dans la nuance en réduisant l’espèce humaine « dévoluée » à une bande de sauvages dégénérés mus par leurs plus vils instincts. Suivant la même logique, Jonathan Wayshak (« When the chicken revolt ») – se lâche dans l’ultra-violence et le gore: visages effrayants, créatures répugnantes, têtes fracassées et autres joyeusetés, le tout dans des décors post-apocalyptiques complètement pourris, les planches semi-réalistes sont au diapason. A côté, la couverture et les illustrations de chapitres confiées à Jae Lee seraient presque charmantes. Reste que si on comprend bien l’idée générale et que l’on accepte son côté bourrin à 200%, le récit aurait gagné à un petit peu plus de nuances et de finesse dans la caricature de ces hommes des cavernes fondamentalement mauvais et complètement dévoyés par l’absence de croyance.

A noter que Glénat a inclus à l’album une grosse série de bonus: croquis de recherche de personnages, crayonnés, story-board…

Dessinateur : Jonathan Wayshak – Scénariste : Rick Remender – Editeur: Glénat Comics – Prix : 17,50 euros.

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