CORNELIUS SHIEL – Tome 1. La princesse des abysses

Un sorcier qui oeuvre pour libérer Lucifer des enfers engage un petit écrivain pour qu’il écrive ses mémoires. Dans quel but? Un album très accrocheur malgré des lourdeurs.

Jeune écrivain sans envergure, Hector Travis est pourtant invité à rencontrer Cornelius Shiel, un mystérieux collectionneur de livres que rêve de rencontrer tout le gratin intellectuel du New-York du début des années 1890. Celui-ci lui demande d’écrire ses mémoires. Elles promettent d’être spéciales: Shiel n’est autre qu’un puissant sorcier au service du diable…

En choisissant une narration sur deux temps – le passé lorsque Shiel fait le récit de son histoire à Travis; le présent où d’étranges individus surveillent le sorcier – Patrick Mallet livre un récit prenant. Le thème des anges et des démons n’est pas nouveau mais cette histoire de magiciens et de sorciers s’affrontant en puisant leurs pouvoirs dans les âmes à proximité fonctionne bien. Quant au trait réaliste de l’Italien Patrizio Evangelisti , il est lui aussi plutôt classique mais son usage des dessins hors cases donne du rythme à ses planches. Deux gros bémols cependant: les utilisations répétées du « réservoir » à humains finissent par être redondantes et les longues explications viennent alourdir inutilement le récit. Tout cela est cependant vite oublié car les questions qui reviennent au premier plan à la fin de cet album introductif – la série doit en compter deux autres – relancent efficacement le suspense: pour quelle raison le jeune écrivain a-t-il réellement été embauché? Quel jeu véritable jouent les deux étranges « anges » qui se servent également de ce pauvre Hector Travis? A l’orée du deuxième épisode, la limite entre le bien et le mal semble de plus en plus floue…

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