COCO CHANEL

La vie romanesque de la célèbre créatrice de mode. Une biographie qui reste au ras des pâquerettes.

Alors que l’enseigne Coco Chanel de Deauville fête cette année son centenaire, les éditions Naïve enrichissent leur collection Grands Destins de Femmes avec la biographie illustrée de la célèbre créatrice de mode. Le récit commence en 1895 quand Albert Chanel dépose ses trois filles à l’orphelinat, dont Gabrielle, 12 ans. Après des années passées à attendre en vain que son père vienne la chercher, la jeune fille est embauchée comme « couseuse » dans l’arrière-boutique d’un tailleur de province.

La vie de Coco Chanel – faite de pauvreté et d’abandon, de richesse et de gloire, d’amours et de malheurs – est largement connue, grâce à de nombreux livres et au film « Coco avant Chanel » d’Anne Fontaine avec Audrey Tautou. Le défi relevé par la journaliste de Elle Pascale Frey et le dessinateur Bernard Ciccolini (à qui on doit dans la même collection « Virginia Woolf » et « Dian Fossey ») n’avait donc rien d’évident… Et malheureusement le résultat ne convainc pas.

Simple succession d’étapes de la vie de cette rebelle étouffée par les conventions de l’époque, « Coco Chanel » reste à la surface des choses et des gens sans permettre au lecteur de s’attacher à qui que ce soit. Linéaire, plat, l’album de 104 pages à l’aquarelle colle à la biographie officielle sans oser s’en écarter. A tel point que lorsque certains épisodes de la vie de Gabrielle Chanel sont plus flous, les auteurs préfèrent ne pas choisir: la soeur de l’héroïne? Elle « s’est probablement suicidée ». Le neveu orphelin de Coco? « Ne serait-il pas son fils naturel? La question aujourd’hui encore reste ouverte »… Rien de tel pour casser la lecture et nous fait aussitôt sortir de l’histoire alors que des notes de pieds de page par exemple auraient été aussi simples.

L’album s’achève à la réouverture de sa maison de couture et la consécration de son travail dans les années 1950. Donc avant sa mort à 87 ans, le 10 janvier 1971 dans la suite de l’Hôtel Ritz à Paris où elle vivait depuis une quinzaine d’années.

A noter qu’en même temps que « Coco Chanel » est paru, toujours dans la collection Grands Destins de Femmes, « Isadora Duncan ».

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