CHURUBUSCO

Mexique, 1847. L’armée américaine progresse vers le camp retranché des San Patricios, ces déserteurs passé du côté mexicain. Un récit intime et poignant d’un épisode véridique de l’Histoire.

Churubusco est le nom d’un village mexicain fortifié célèbre pour avoir été le théâtre d’une bataille durant la guerre entre les Etats-Unis et le Mexique. Nous sommes en août 1847 et les Américains veulent à tout prix détruire ce dernier territoire de rebellion où sont retranchés des Mexicains et un bataillon entier de déserteurs catholiques de l’armée américaine: les San Patricios, tous des immigrés européens, irlandais, espagnols, polonais…

Les forces étant inégales, l’issue fut fatale pour les assiégés. Andrea Ferraris démarre d’ailleurs son récit par l’épilogue de cette bataille car l’objectif n’est pas tant ici de raconter un évènement historique que de mettre en avant le courage d’hommes ayant choisi de se battre contre les exactions et les injustices commises par les yankees, quel que soit le prix à payer. Et parce que son récit se veut plus intime qu’impersonnel, l’auteur italien a choisi pour héros Rizzo, un jeune Sicilien enrôlé dans l’armée américaine en échange d’une promesse de citoyenneté et d’un lopin de terre. Sur un rythme lent, on suit donc le jeune homme, progressivement happé par l’angoisse et le doute à mesure que l’armée progresse vers le village. En adéquation avec le récit, l’univers graphique de « Churubusco » est sombre, dur, au trait charbonneux en noir et blanc, bien loin d’un soleil de plomb mexicain pesant sur une terre aride. Un petit dossier sur la guerre américano-mexicaine et l’émigration mexicaine d’aujourd’hui vient clore ce bel album.

Dessin et scénario: Andrea Ferraris – Editeur: Rackham – Prix: 20 euros.

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