BUCK – LA NUIT DES TROLLS

Un petit chien portant sa niche sur le dos part sauver une petit fille prisonnière des trolls. Un beau conte sombre, influencé par la mythologie scandinave.

Frappé par la foudre alors qu’il s’était abrité sous sa niche, Buck ne l’a depuis plus jamais quittée. C’est donc ce drôle de chien se déplaçant avec sa niche sur le dos comme un escargot avec sa coquille que l’on découvre perdu dans la neige quelque part au nord du monde. Il est accueilli dans la maison d’un couple désespéré. Leur petite Selma ayant été enlevée et remplacée par un bébé troll, il charge le chien de ramener le monstre d’où il vient et de récupérer leur enfant.

Adrien Demont (« Feux de paille ») qui a beaucoup lu les contes traditionnels scandinaves s’est inspiré pour « Buck » de ces motifs folkloriques tout en se basant sur les changements liés à l’avènement du christianisme au détriment des cultes anciens. Tout enfant qui n’est pas baptisé avant « la longue nuit » sera remplacé par un troll, croit-on ainsi dans les campagnes. De même, les trolls ne craignent rien de plus que le son des cloches qui leur déchirent les tympans. L’hommage à l’oeuvre du peintre norvégien Theodor Kittelsen (1857-1914), surtout connu pour ses illustrations de trolls, est appuyé, en particulier en quatrième de couverture avec ce troll à l’oeil jaune qui rappelle son dessin de 1906 « Skogtroll » (« Forêt troll »).

Très sombre tant dans le dessin tout en finesse aux tons de brun et de noir que dans les créatures rencontrées (sorcière et trolls sont vraiment terrifiants!), ce conte très peu bavard est aussi l’histoire d’une amitié naissante entre un chien et une petite troll, au fil des dangers qu’ils affrontent. Destiné à un large public (mais pas aux enfants les plus jeunes tout de même), « Buck » se termine (presque) bien avec une fin en forme de clin d’oeil.

Dessin et scénario: Adrien Demont – Editeur: Soleil, collection Métamorphose – Prix: 17,95 euros.

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