BIG MAN PLANS

La vendetta personnelle d’un nain qui réclame vengeance. Mais pourquoi est-il aussi méchant? Un one-shot ultra-violent mais particulièrement immersif.

La vie n’a pas gâté le héros de « Big man plans »: né nain, abandonné par sa mère et orphelin de père, placé à l’orphelinat où il est maltraité, sa vie n’est qu’une suite d’humiliations incessantes, même au sein de l’armée dans laquelle il officie ensuite durant la Guerre du Vietnam. Mais quelques années après, à la réception d’une mystérieuse lettre, il promet qu’il mettra « le feu à ce foutu monde »: l’heure de la vengeance a sonné.

Eric Powell aime les héros atypiques – sa série phare « The Goon » notamment met en scène une brute épaisse au visage à moitié brûlé et à l’âme torturée -, l’humour noir et la violence. Cette dernière atteint pourtant de tels sommets ici qu’il vaut mieux avoir le coeur bien accroché. Mais loin d’être une succession de scènes purement gratuites, le récit profite d’une narration impeccable où l’on voit la colère du nain énervé enfler jusqu’au point de non-retour, où les flashbacks nous dévoilent au fur et à mesure les motivations de celui-ci et, étonnamment, le rendent presque attachant. A l’instar de « The Goon », le style graphique de Powell est très varié, alternant entre crayonnés et peinture, couleurs froides et chaudes, en fonction des évènements et des époques. Evidemment, les scènes les plus trash sont particulièrement impressionnantes et c’est avec horreur qu’on découvre les planches les unes après les autres. « Big Man Plans » s’adresse donc évidemment à un public averti.

Dessinateur: Eric Powell – Scénaristes: Eric Powell et Tim Wiesch – Editeur: Delcourt Comics – Prix: 15,50 euros.

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