ALGERNON WOODCOCK – Tome 3. Sept coeurs d’Arran

Le petit médecin au grand chapeau revient, de nouveau confronté malgré lui au surnaturel. Un album fantastique gothique dont le dessin vaut à lui seul le détour.

Dans un monastère de l’île d’Arran, une femme est accusée d’avoir sauvagement assassiné sept fillettes. Le Dr Algernon Woodcock est appelé sur les lieux en tant qu’expert. Mais alors qu’il tentait d’oublier les événements irrationnels survenus cinq ans auparavant, il va de nouveau se retrouver plongé dans un cauchemar.

Certes, du haut de ses 1,30 mètre, Algernon Woodcock n’est pas bien grand, c’est le moins que l’on puisse dire. Pourtant, c’est un esprit brillant, à l’esprit profondément rationnel pour qui les mystères des Landes sont avant tout superstition. Alors, pourquoi lui ? Pourquoi des forces diaboliques s’acharnent-elles ainsi sur lui? Il ne comprend pas, nous non plus à vrai dire. Du moins pas encore. «Sept coeurs d’Arran» est le 3e tome de la série et la première partie d’une nouvelle aventure en deux parties. Il peut donc se lire indépendamment des deux précédents.

Avec le recul, on se rend compte qu’il se passe finalement peu de choses dans les deux-tiers de l’album. Gallié prend le temps de planter le décor – la lande, le monastère, etc – et de montrer un Algernon complètement paniqué par cette nouvelle incursion du surnaturel dans sa vie. Ce n’est que dans les dernières planches où tout s’accélère. La composition des planches y est sans doute aussi pour quelque chose: les planches d’ambiance et notamment les longues cases panoramiques qui courent sur deux pages en vis-à-vis obligent à adopter un rythme plus lent.

C’est un peu frustrant du point de vue du scénario mais graphiquement, c’est un régal. Le dessin, les personnages en particulier, sont détaillés, les paysages très réussis et la palette de couleurs extrêmement riche: de l’herbe verte bien grasse de la lande au rouge-brun des murs éclairés à la torche en passant par le bleu profond du ciel, on ne s’en lasse pas… De quoi patienter en attendant le 4e tome et fin de cette nouvelle aventure.

– Delcourt