PEINTURE, DÉBAUCHE et RAPTS

Bienvenue dans le Montmartre interlope de la fin du XIXe siècle avec une enquête policière menée par Toulouse-Lautrec. Le premier album d’une nouvelle collection de Glénat consacrée au grands peintres.

« On dit d’un grand tableau qu’il raconte une histoire… Laissez-nous vous raconter l’histoire qui se cache derrière le tableau ». « Les grands peintres », la nouvelle collection de Glénat, est ambitieuse : le portrait de trente peintres courant sur sept siècles et seize pays, le tout à raison de dix nouveautés par an. En attendant ceux sur Mondrian, Bosch et Georges de La Tour, les trois premiers albums qui viennent de paraître sont consacrés à Jan Van Eyck, Goya et Toulouse-Lautrec.

Même si la vie de Toulouse-Lautrec nous est sans doute la plus connue, l’album que lui consacrent Olivier Bleys et Yomgui Dumont est le plus réussi des trois. Comme pour le reste de la collection, l’objectif n’est pas de retracer la vie entière du peintre du vice et des bas-fonds mais de s’attarder sur le contexte dans lequel il a peint l’un de ses tableaux les plus emblématiques, ses « Panneaux pour la baraque de la Goulue » exposés au Musée d’Orsay à Paris. Nous sommes donc plongés dans le Montmartre interlope de la fin du XIXe siècle au cœur d’une… enquête policière ! Des jeunes femmes de bonne famille disparaissent et quand c’est au tour de la nièce du roi d’Angleterre d’être enlevée, Scotland Yard vient épauler la police française… Rapidement, les soupçons se concentrent sur l’entourage de Toulouse-Lautrec qui décide de mener l’enquête.

En elle-même, cette dernière n’est pas des plus palpitantes, son dénouement un peu expéditif et le portrait de l’artiste plus symbolique que précis mais les auteurs se sont servis de ce minuscule (1,52 mètre!) personnage attachant au cheveu sur la langue qu’était Toulouse-Lautrec pour imaginer une histoire finalement bien sympathique dans une ambiance joyeuse et burlesque pleine de rythme, de personnages truculents expressifs, de savoureux jeux de mots et autres traits d’esprit entre lesquels viennent s’insérer de très belles planches pleine page dans le style du peintre.

A noter que, comme pour tous les albums de la collection, l’album se conclut par un dossier de quelques pages réalisé par Dimitri Joannidès, historien de l’art et collaborateur à la Gazette Drouot.

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