WW2.2 – Tome 1. La Bataille de Paris

Et si Hitler avait été tué dès 1939? Lancement d’une uchronie en sept tomes sur la seconde Guerre Mondiale. Un premier tome trop poussif.

L’uchronie – procédé littéraire consistant à réécrire l’Histoire en modifiant le déroulement d’un évènement – est un genre qu’on trouve de plus en plus souvent en bande dessinée. On se souvient notamment de la série « Jour J » scénarisée par Pécau et Duval dont un épisode montrait Paris coupée en deux blocs (l’un sous contrôle franco-américain, l’autre soviétique) à la fin d’une Seconde Guerre mondiale marquée par l’échec du débarquement allié en Normandie et la mort du Général de Gaulle dans un accident d’avion.

Cette fois, la série lancée par Chauvel (« Les Enragés », « Sept ») imagine que Hitler a été assassiné dès novembre 1939 par un simple menuisier qui a dissimulé une bombe dans une salle de réunion de Munich. Sept tomes sont prévus jusqu’en octobre 2013 pour raconter cette autre Seconde Guerre mondiale, chacun se déroulant dans un endroit (Gibraltar, Moscou, Blackpool, Sicile, Pékin et Peenmunde) et à un moment différents. A l’été 1940, ce premier opus raconte comment les Alliés décident de se servir de Paris comme appât, vidant la capitale de ses habitants et n’y laissant que de petits groupe de soldats, afin de permettre aux Allemands de l’envahir avant de les prendre à revers…

« Tout le monde ou presque, chez nous et à l’étranger, pense que l’armée française s’est enfuie à toutes jambes et que les Allemands ont occupé le pays sans aucune peine, sans coup férir. Ils ont tort, c’est faux (…) ». Cet extrait du livre de Jean-Pierre Richardot, « 100.000 morts oubliés », repris en début d’album donne le ton: plus que le contexte géopolitique et que les combats eux-mêmes, c’est l’état d’esprit des soldats et leur courage malgré la peur que veut nous faire ressentir Chauvel. Pour cela il a choisi de faire raconter la Bataille de Paris par Meunier, un jeune sergent à la tête d’un groupe de neuf soldats, qui écrit ses angoisses à sa bien-aimée.

L’intention de Chauvel est louable mais pour un récit de guerre, l’action peine à se dérouler! Avant que les combats ne se déclenchent dans les quinze dernières pages, le lecteur a d’abord droit à sept pages d’un prologue assez interminable – dessiné par Henninot – sur la manière (mais sans les images) dont le menuisier a préparé son attentat à Munich. Entre les deux, on suit le quotidien des soldats installés dans une école parisienne et les tensions entre eux. Découvrir Paris totalement vide – dessinée là par Boivin – est étrange et intéressant mais ce n’est pas suffisant pour rendre l’album vraiment passionnant.

Dargaud

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