UNE AVENTURE ROCAMBOLESQUE DE… – Attila le Hun: Le fléau de Dieu

Larcenet continue à nous dévoiler le vrai visage d’un personnage mythique. Cette fois c’est le terrible Attila le Hun qui, le pauvre, sombre dans une gigantesque dépression après avoir conquis le monde entier. Drôle mais un tantinet en dessous des précédents opus.

Après les « Aventures rocambolesques » de Freud au Far West puis de Van Gogh sur le front de la guerre 14-18, voilà Attila le Hun qui débarque en Beauce. Si dans la réalité, celui qu’on surnommait « le Fléau de Dieu » a finalement dû abandonner le siège d’Orléans en 451 et est parti piller et trucider en Italie, ici de la Beauce, il ne fait qu’une bouchée: « la bataille la plus rapide et la plus ennuyeuse de l’histoire » nous dit le narrateur… et surtout la dernière. Désormais sans but parce qu’il a tout conquis, notre chef barbare déprime. Lorsque l’on est arrivé aux bouts de ses rêves, quel sens peut-on encore donner à la vie? C’est la question à laquelle Larcenet nous propose de réfléchir.

Comme les précédents albums, « Le fléau de Dieu » invite donc à la réflexion, tout en parsemant le récit de scènes et de dialogues humoristiques. Mais est-ce parce que cette fois Larcenet a passé ses crayons à un autre – en l’occurrence Daniel Casanave – que cet album est un cran en dessous des précédents?

Un cran en dessous ne veut pas dire mauvais, loin de là: avec « Le fléau de Dieu », on passe vraiment un bon moment! D’ailleurs, le dessin de Casanave fonctionne bien et son style est très proche de celui de Larcenet avec par exemple les mêmes yeux ronds vides pour exprimer la surprise ou le désarroi. D’ailleurs aussi, le décalage entre notre conception du bien et du mal et celle d’Attila et de sa horde sanguinaire donne lieu à une foule de petites trouvailles rigolotes… Alors quoi??! Alors, peut-être simplement Larcenet est-il condamné à se surpasser à chaque fois et donc forcément à nous décevoir un tout petit peu de temps en temps.

Dargaud

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