UN PUTAIN DE SALOPARD – Tome 1. Isabel

Un jeune homme arrive au Brésil sur les traces de son père qu’il ne connaît pas. Un scénario accrocheur, des personnages irrésistibles. Un premier tome des plus prometteurs.

1972. Max, qui vient d’enterrer sa mère, débarque dans un coin de forêt amazonienne au Brésil où il a vécu enfant, avec deux photos en poche. Sur chacune d’elle, un homme différent aux côtés de lui et sa mère. Avec trois jeunes Françaises rencontrées sur place, il décide de mener l’enquête pour découvrir si l’un de ces deux individus pourrait être le père qu’il n’a jamais connu et dont il ignore jusqu’au nom.

Troquant de nouveau le crayon pour le stylo, Loisel lance une saga aux débuts enthousiasmants, une quête d’identité mêlant aventure et polar au rythme trépidant et aux dialogues savoureux. Comme le Grand Prix d’Angoulême 2003 l’avoue dans une interview à l’éditeur, « il y a sans doute une part de mon histoire dans cette idée de photo »: « Quand j’étais petit enfant, mon père était militaire en Indochine. Jusqu’à mes trois ans, il n’était qu’une photo collée sur le frigidaire, une vague idée ». Mais au delà de la seule quête du jeune homme au coeur d’une région sauvage – très joliment mise en images par Olivier Pont (« Où le regard ne porte pas ») – où règne la loi du plus fort, Loisel nous met dans le pas de personnages immédiatement attachants, entre le garçon un peu benêt, le trio déluré des Françaises et Baïa la jeune indienne muette. On note au passage que les femmes de Loisel ont un caractère bien affirmé, à l’image de celles de son « Magasin général » (avec Tripp), et n’hésitent pas à prendre en main les situations aussi périlleuses soient-elles. Bref, « Un putain de salopard » s’annonce déjà comme une putain d’histoire!

Dessinateur: Olivier Pont – Scénariste: Régis Loisel – Editeur: Rue de Sèvres – Prix: 17 euros.

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