TROIS ECLATS BLANCS

Une chronique attachante de la vie d’un petit port breton peu avant la Seconde guerre mondiale pendant la difficile construction d’un phare.

Août 1911, un ingénieur parisien arrive dans un petit port breton avec comme mission de construire un phare. Mais l’entreprise s’avère plus difficile que prévue: le récif sur lequel l’édifice doit être construit n’est accessible que 20 jours par an!

Le vent qui fouette le visage, les embruns et l’odeur d’iode… Dans certaines planches, on se croirait presque au bord de la Grande bleue. Et c’est ce qui fait la force de cet album aux couleurs lumineuses et au dessin qui n’est pas sans rappeler un certain Hugo Pratt.

La vie rude de ces Bretons entièrement tournés vers la mer, qui la connaissent parfaitement mais qui sont en même temps incapables de la maîtriser, est décrite avec beaucoup de charme par Bruno Le Floc’h (« Au bord du monde » chez Delcourt également). En vivant au rythme des marées et des saisons, le lecteur se sent comme hors du temps, loin de la réalité. Le récit se déroule en effet très lentement, à l’échelle de la construction du phare qui s’étalera sur trois ans… jusqu’à ce mois d’août 1914, date de la fin du chantier mais aussi du déclenchement de la Seconde guerre mondiale.
On regrettera seuelemnt que Le Floc’h ne se soit pas contenté de la seule histoire du phare, très forte à elle seule. Au lieu de cela, il a choisi d’intégrer au récit une dimension sentimentale qui n’était certainement pas nécessaire. Il aurait alors au moins fallu la développer plus qu’il ne l’a fait. Du coup, le lecteur referme le livre avec un petit goût d’inachevé. Dommage car « Trois éclats blancs » est un album réellement attachant.

Delcourt

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