TRAMP – Cycle asiatique – Tome 8. La sale guerre

Nouvel opus du cycle asiatique qui nous permet de suivre Yann Calec en Indochine sur les traces de son père. Une quête exotique didactique et prenante.

Tout en ayant promis à son voisin en France de chercher son fils engagé dans la Légion en Indochine, Yann Calec remonte lentement la piste de son propre père décédé quelque temps auparavant dans des conditions pas très claires. A la faveur d’une discussion avec le journaliste Lucien Bodard, notre séduisant capitaine de la marine marchande se met sur la piste de Ha Tu, ancienne maîtresse (« congaï ») de son paternel. Mais peu à peu, il s’aperçoit que ses recherches, sur fond de guerre, ne sont pas du goût de tout le monde.

Deuxième volume du cycle asiatique (le 3e), « La sale guerre » est une captivante manière de découvrir l’Indochine des années 50, peu avant la défaite des Français à Diên Biên Phu. Dans un climat délétère, Kraehn nous initie en même temps que le héros aux subtilités de la guerre entre la puissance coloniale et le Viet Minh: exécutions sommaires, tortures, financement du conflit, membres de la Légion passant à l’ennemi par conviction idéologique ou simple intérêt personnel… La rencontre de Calec avec Bodard et les très nombreux flashbacks apportent ainsi un tas d’informations historiques tout en restant vivants. Le côté documentaire de l’album et ses « détails autenthiques » sont d’ailleurs salués par la préface du journaliste Jean-Laurent Truc qui a lui-même interviewé d’anciens soldats du corps expéditionnaire français, des fonctionnaires, des planteurs, etc.

Avec ce tome, le scénariste réussit donc à construire un récit clair et cohérent – bien mis en valeur par le trait réaliste et les teintes ocres de Jusseaume – en mêlant pourtant plusieurs genres: la quête des racines de Yann Calec, une intrigue policière, de l’action et un zeste d’amour avec la jolie et affectueuse Souên, amie de Ha Tu.

Dargaud

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