TERRA PRIME – Tome 1. La colonie

Cela fait trois générations que des humains parcourent l’univers à la recherche d’une planète habitable mais l’arrivée sur la « terre promise » est un peu mouvementée… Nouvelle série de SF trop manichéenne mais riche en questions existentielles et dynamique.

Cela fait plus de 250 ans que des humains ont quitté la Terre à bord d’un immense vaisseau à la recherche d’une autre planète habitable. Ils sont aujourd’hui plus d’un millions d’habitants, issus de la troisième génération, à vivre dans le Victoria III. Mais au moment où ils touchent enfin au but, des dissensions éclatent sur l’avenir de la communauté et provoquent le crash du vaisseau. Une poignée de survivants doivent alors survivre sur cette nouvelle « Terre »…

Pour cette nouvelle série au format comics, Philippe Ogaki a choisi une thématique classique de la science-fiction: la colonisation par les hommes d’une autre planète. Sur cette idée de base, il greffe un tas de réflexions philosophiques, à commencer par l’évolution nécessaire ou non d’une société. Le propos est intéressant même si cela manque de subtilité – avec un manichéisme certain tant dans la psychologie des personnages que dans leur idéologie – laissant le lecteur un peu hésitant quand au public visé: adolescent ou adulte? Malgré cela, la lecture est prenante et la chute du vaisseau sur la mystérieuse planète en milieu d’album donne vraiment envie de poursuivre l’aventure… Or, c’est à partir de ce moment là que les choses se gâtent. Si de nouveaux thèmes apparaissent (la survie dans un monde hostile, le colonialisme et la notion de hiérarchie de races, le patriarcat…), la rencontre de l’héroïne – Elise, jeune professeure en anthropologie dynamique – avec des autochtones poilus à tête de félin mais qui parlent couramment notre langue et sont capables de se reproduire avec des humains, est l’une des facilités qui feraient presque tomber le scénario dans le ridicule. De même, tout s’enchaîne vite, trop vite dans cette seconde partie et l’auteur ne prend guère le temps de développer davantage son monde et ses personnages.

Heureusement, graphiquement, Ogaki, aussi à l’aise dans les décors futuristes du vaisseau spatial qu’au coeur d’une forêt luxuriante à la faune et la flore exotiques, a fait du bon travail. De quoi nous rendre plus indulgent en attendant un prochain tome annoncé pour le 1er semestre 2016.

Dessin et scénario : Philippe Ogaki – Editeur : Delcourt, collection Neopolis – Prix : 16,95 euros.

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