ROCK MASTARD – Tome 1. Echec à la Gestapo

Un héros justicier qui doit sauver la jungle amazonienne du nazisme renaissant. Un pastiche de films hollywoodiens déjanté. Sans doute un peu trop.

A la fin de la Deuxième guerre mondiale, un bombardier allemand s’écrase dans la forêt amazonienne. Sous le choc, le contenu de sa mystérieuse cargaison se répand dans le fleuve dans lequel s’ébattent de jeunes et jolies indigènes. .. Trois ans plus tard, un groupe d’anciens nazis patibulaires emmené par une Teutonne autoritaire débarque dans une petite compagnie aéropostale perdue dans la jungle et gérée par Rock Mastard. Ils forcent ce dernier à les conduire jusqu’à l’épave du bombardier.

Ne vous fiez pas au titre de l’album ni au résumé. Ce n’est pas parce qu’on y parle de Gestapo, de méchants nazis et de prise d’otages que l’on a entre les mains un récit sérieux. Ceux qui se souviennent de Rock Mastard qui vécut quelques aventures dans les pages de Fluide Glacial dans les années 80 s’en seront vite doutés: « Echec à la Gestapo » n’est rien d’autre qu’une parodie délirante de vieux films d’aventure à la Indiana Jones.

Parodie parce qu’ici les véritables dangers de la jungle sont de féroces gamins en couches-culottes, parce que ce n’est pas la fiancée du héros qui est prise en otage mais son disque fétiche, parce que derrière son physique de justicier dur-à-cuire Mastard est un grand sentimental qui aime sa maman et Luis Mariano… Et on en passe : « Echec à la Gestapo » nage en plein dans le surréalisme et l’absurde.

Certes, les situations sont incongrues et parfois bien trouvées: l’avion attiré dans une zone gravitationnelle causée par… une immense cuvette et un siphon naturel qui provoque une sorte de vide sanitaire (!), les animaux de la jungle transformés en machine de guerre ou en jeux de plein air pour enfants, etc. En ne basant son scénario que sur des situations absurdes, Belkrouf peut l’emmener aisément dans n’importe quelle direction sans souci de vraisemblance, de cohérence. Pourtant au final, paradoxalement, l’histoire ne parvient pas vraiment à surprendre et les gags ne sont pas aussi originaux que cela.

La plus grande créativité et les plus belles trouvailles, on les trouve en fait à la fin de l’album. Le premier tirage de l’album comprend en effet huit pages de bonus et de making of pour tout savoir sur les dessous d’une BD à grand spectacle : le casting, les effets spéciaux, les décors, les doublages sans oublier l’indispensable bêtisier. On se croirait en plein DVD bonus de film !

Le Lombard

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