RG VEDA – Tome 4. La prison de flammes du palais de glace

L’un des plus gros succès des Clamp. Un manga très complexe dont ce 4e tome marque un tournant.

Le royaume céleste du Tenkaï est dirigé d’une main de fer par Taïshaku-ten, monté sur le trône après avoir tué Ashura-ô, le Dieu-gardien de la Guerre, et l’empereur Tentei. Néanmoins, une prophétie dit qu’un jour six dieux – « six étoiles descendues du ciel » -, dont le fils d’Ashura (qui porte le même nom), parviendront à destituer Taishaku-ten. Et effectivement, ceux-ci se retrouvent petit à petit avec un seul but: vaincre le terrible empereur. Comme on s’en doute, cela ne sera pas une partie de plaisir pour les divinités. D’ailleurs dans ce 4e tome, le jeune Ashura est séparé de son protecteur, Yasha-ô: ce dernier est enlevé par un démon cannibale qui le retient prisonnier dans un palais de glace. Ashura va réussir à pénétrer dans la forteresse et tenter de le sauver.

RG Veda, qui fait l’objet d’une réédition, est l’un des plus gros succès du studio Clamp. Cette histoire d’un enfant qui se bat contre son destin s’inspire des textes sacrés des bramhanes indiens, les Vedas (le Ryg-Veda est l’une des écritures hindouistes les plus anciennes), notamment dans les personnages principaux, dont les noms ont été retranscrits en japonais, ainsi que dans les thèmes abordés: peut-on se révolter contre son propre destin même lorsqu’on est un dieu? Jusqu’à quel point peut-on se sacrifier pour un autre? etc.

Vu le grand nombre de personnages et les rapports complexes qu’ils entretiennent, il n’est pas évident de prendre la série en cours. Ce 4e tome marque toutefois un tournant puisque la véritable force du jeune Ashura qui paraît si fragile y est révélée.

On retrouve bien aussi le style Clamp dans les personnages (des visages décidément très efféminés, la disproportion entre la tête et les épaules et le torse, etc) et dans les relations ambigues entre hommes. Mais ici les dessins de Mokona Apapa semblent moins simplistes que dans d’autres productions postérieures, comme « Tokyo Babylon » par exemple: le dessin est plus détaillé et si les gros plans sont là encore privilégiés, les fonds sont plus présents. A contrario, les passages humoristiques destinés à apporter un peu d’air au récit entre des scènes très fortes sont quasiment absents. Seules les dernières pages en forme de parodie (sans rapport avec l’intrigue) viennent contrebalancer le côté dramatique du manga.

Très violent, RG Veda est à déconseiller aux plus jeunes lecteurs.

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