QUAND SOUFFLE LE VENT

La rencontre de mineurs du Nord de la France confrontés aux difficultés économiques avec l’univers tsigane. Un one-shot agréable à lire malgré son petit goût de trop peu.

Nous sommes au début du XXe siècle dans une exploitation minière du Nord de la France. Alors que les mineurs sont en conflit avec leur patron pour des questions de sécurité, des caravanes de Tsiganes débarquent sur la petite commune avec son lot de préjugés.

Avec « Quand souffle le vent » et le face-à-face inévitable entre les « gueules noires » et les nomades, Galandon (« Gelemos ») et Bonin (« Fog ») racontent donc une histoire de différence et d’ouverture à l’autre doublée d’une histoire d’amour. Une sorte de Roméo et Juliette puisque l’on voit se former un couple improbable entre Antoine, jeune mineur rêvant de voyages, et Kheshalya, belle adolescente tzigane éprise de liberté. Le scénario est séduisant, le récit fluide mélange habilement le passé et le présent et se teinte d’une légère pointe de fantastique tandis que les couleurs sombres viennent faire écho au ton dramatique de cette histoire. Avec sensibilité, les auteurs nous montrent que les deux communautés à l’univers si éloigné ont finalement des points communs, comme la solidarité.

Cependant l’album ne tient pas toutes ses promesses. Bien que se déroulant sur une période très ramassée (quelques jours seulement), « Quand souffle le vent » laisse un goût de trop peu: ironiquement, le récit est justement plutôt aéré et jusqu’à la fin, on attend d’en savoir davantage sur les différents protagonistes. Le récit s’achève en ne les ayant qu’effleurés et en nous offrant un dénouement sans véritable surprise même s’il évite heureusement le happy end.

Dargaud

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