PETITE MAMAN

L’enfance terrible de Brenda et de mère, Stéphanie, 15 ans. Un album très dur sur les filles-mères et la maltraitance infantile.

« L’enfant est une personne. Il n’est donc la propriété de personne ». La fameuse citation de Françoise Dolto qui ouvre « Petite maman » est parfaitement à sa place dans ce récit de l’enfance maltraitée: lorsque Brenda vient au monde, sa mère a 15 ans et son père est aux abonnés absents. Négligée et victime de brimades, Brenda apprend à se débrouiller seule et à s’occuper du mieux qu’elle peut de sa mère. Mais quand le nouveau petit-ami de Stéphanie s’installe à la maison, l’enfer franchit un nouveau palier.

Le sujet est difficile et le lecteur devra s’accrocher pour supporter toute cette misère sociale et cette violence. Sans porter de jugement, Halim (« Arabico », « Un monde libre ») raconte les années de souffrance d’une enfant et l’ensemble des mécanismes qui tel une spirale infernale conduisent à la maltraitance. Evidemment Halim a mis le paquet et rien ne nous sera épargné ni les insultes, ni les coups, ni les morsures du pitbull, ni les services sociaux impuissants, ni l’alcool comme refuge… Bref, l’album nous plonge dans le sordide jusqu’au cou et ne nous laisse pas respirer. Le résultat est forcément bouleversant, accentué par un dessin réaliste et des planches glaçantes en bichromie de noir et de verdâtre.

A l’âge adulte Brenda reproduira-t-elle le schéma maternel ou au contraire parviendra-t-elle à en sortir? Après un océan de noirceur, « Petite maman » se conclura-t-il sur une note d’espoir? Réponse dans la dernière planche.

Dessin et scénario: Halim – Editeur: Dargaud – Prix: 19,99 euros.

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