PAUVRES ZHEROS

La disparition d’un gamin va ébranler le fragile équilibre d’un village vosgien. Un portrait de paumés réussi pour la nouvelle collection d’adaptation de polars de Casterman.

Un petit orphelin trisomique introuvable et c’est tout le village d’un coin perdu des Vosges qui est en émoi. Cette disparition permettra-t-elle de faire éclater la vérité sur les drôles de pratiques de l’orphelinat Saint Maurice?

« Pauvres Zhéros » fait partie des premiers albums de la nouvelle collection de Casterman, développée en collaboration avec les éditions Rivages Noir, spécialiste du polar.

Avec d’un côté, un romancier privilégiant dans ses histoires (« L’été en pente douce » adapté au cinéma, « C’est ainsi que les hommes vivent ») des héros qui n’ont rien de surhommes et des fins souvent tragiques; et de l’autre, un auteur de BD mettant souvent en scène des paumés de la vie, la collaboration entre Pierre Belot et Baru (« L’autoroute du soleil », « L’enragé ») ne pouvaient que couler de source. Le résultat est à la hauteur du casting.

Bien sûr, l’enquête n’est pas le thème dominant de l’histoire, bien sûr tout n’est pas crédible dans ce scénario tragique, mais l’essentiel est là: des portraits sans concession de pauvres bougres qu’on a surtout envie de plaindre, des « z(h)éros » croqués sous le trait expressif de Baru, bref la condition humaine dans ce qu’elle a de plus sordide.

La collection Rivages/Casterman/Noir s’annonce prometteuse.

Casterman

Share