PAUL DANS LE NORD

Le quotidien de Paul, en pleine « crise d’adolescence ». Des tranches de vie autobiographiques qui sonnent justes et une comédie pleine de charme.

Eté 1976. Paul, 16 ans, est un adolescent comme un autre, un peu rêveur, un peu timide, un peu irritable, un peu glandeur. « C’est la crise d’adolescence, une affaire d’hormones », dit sa mère.

Huitième épisode de l’autobiographie romancée de Michel Rabagliati, vraisemblablement ultime tome d’une série démarrée en 1999 et traduite en quatre langues, « Paul dans le nord » ne raconte certes rien de très original: première mob, premier joint, première cuite entre copains, premiers flirts, premiers questionnements existentiels… Mais tout le talent de l’auteur canadien est là: on s’attache immédiatement à ce gamin semblable à ce que l’on a été, on suit avec intérêt les situations cocasses et les anecdotes amusantes ou attendrissantes qu’il nous raconte. Les dialogues sont bien écrits, les personnages sonnent justes et évoluent au fil de l’album, les cases en noir et blanc sont pleines de détails tout en restant claires et il y a plein de petites trouvailles rigolotes pour exprimer en un dessin les sentiments de Paul (le petit Africain au milieu d’une bande d’Inuits, les quatre centres d’intérêt des ados…). Et puis, avouons-le, pour les lecteurs français, l’exotisme des décors outre-atlantique et des expressions québécoises vient donner encore plus de charme au récit.

Michel Rabagliati a par ailleurs co-écrit avec le réalisateur François Bouvier le scénario de « Paul au Québec » – adapté de l’album éponyme Prix du Public au Festival international de la BD d’Angoulême en 2010 – sorti cet automne au Canada.

Dessin et scénario: Michel Rabagliati – Editeur: La Pastèque – Prix: 23 euros.

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