OTAKU BLUE – Tome 1. Tokyo Underground

Pendant qu’une étudiante fait des recherches sur les otakus, un serial killer de jeunes femmes sévit à Tokyo. Première moitié d’un thriller baignant dans la culture japonaise contemporaine. Dépaysant.

Pour les besoins de sa thèse – « La culture otaku serait l’un des aspects de la culture postmoderne mondiale » – une étudiante en sociologie, Asami, part à la recherche de ces personnes qui se replient sur elles-mêmes et qui ne vivent plus que pour leur passion (les jeux vidéo, une chanteuse, un manga, etc) allant parfois jusqu’à s’habiller, se coiffer ou se maquiller en conséquence. Pendant ce temps, la police est sur les dents: des jeunes femmes sont régulièrement retrouvées assassinées et mutilées.

Si dans ce premier tome les deux histoires fonctionnent en parallèle sans grand rebondissement, on se doute rapidement qu’elles vont se retrouver liées. Ce devrait être chose faite dans le second et dernier volume. L’intrigue sera-t-elle plus complexe que supposée? On le souhaite mais en attendant, le choix de dérouler indépendamment chacun des deux récits permet de creuser la psychologie des personnages, notamment celle de la jeune Asami qui, à cause de son sujet de thèse, traverse une mauvaise passe avec son petit-ami. C’est aussi l’occasion pour Marazano (« Le complexe du chimpanzé », « Le Protocole Pélican ») de développer un thème qui lui est cher, celui de la quête identitaire. C’est enfin le moyen de bien installer le décor: des rues animées aux soubrettes distribuant des tracts publicitaires pour des « maid cafés » et refusant d’être prises en photo, les fans de la culture nippone ou ceux qui se sont déjà rendus dans le quartier tokyoïte d’Akihabara auront vraiment l’impression d’y être. Les autres découvriront avec plaisir un univers dépaysant. Ce travail de documentation est visible également dans les planches de Malo Kerfriden (« KGB », « La Rage ») mais son trait finalement assez classique, voire simple, est un peu décevant au regard de l’exotisme et l’originalité du contexte et surtout de la très belle couverture.

Dargaud

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