MOÏSE, ENFANT SAUVAGE

Un couple de gitans retrouve un enfant abandonné dans un carton d’emballage. Portrait sans concession d’une société qui engendre la violence et l’exclusion. Très, très, très noir.

La vie de Moïse n’a pas commencé sous les meilleurs auspices: c’est tout bébé qu’il est abandonné dans un carton sous un échangeur d’autoroute et recueilli par un couple de gitans. Mais rapidement le comportement violent de l’enfant sème la peur dans la communauté qui décide d’abandonner de nouveau Moïse devant une école.

Pour sa seconde bande dessinée après « Sueurs noires » (éd. Six pieds sous terre, 2007), Soularue met en scène des faibles. Un tas de faibles, victimes de la société: les sans papier, sans domicile, sans situation fixe, sans famille, sans éducation, sans identité… Moïse grandit en souffrant justement de ne pas connaître la sienne d’identité. Il est méchant, violent et inquiétant. Sa rage va croître jusqu’à exploser violemment contre ceux qui l’entourent et qui l’aiment malgré tout. Jusqu’à l’issue que l’on sait fatale.

Autant dire que « Moïse, enfant sauvage » est de ces récits où le héros n’inspire pas la sympathie. Le propos est dur et sans concession, le noir et blanc des planches est très contrasté, aussi sombre que le désespoir des exclus. Un album qui prend aux tripes.

Editions Rackham

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